Avant de vous décrire un peu l’ambiance de Buenos Aires, un petit précis sur les voyages en bus et les transferts, pour vous projeter un peu dans notre quotidien…
Depuis la Bolivie, nous prenons régulièrement le bus, le confort est aléatoire et les distances immenses, en particulier en Argentine. Les compagnies proposent différentes options (camas, semi-camas), c’est-à-dire des sièges plus ou moins inclinables (mais je vous rassure, ça ne permet jamais d’avoir une nuit tranquille entre les va et vient de vos voisins et des vendeurs ambulants qui font irruption à chaque stop…), des repas servis dans le bus, la présence d’un steewart et le bouquet final la diffusion de films comme en avion. Cependant, je ne sais pas si c’est le mauvais gout des argentins mais les derniers films étaient, soit sur les tremblements de terre, soit les tsunamis, en tout cas toujours catastrophiques et vraiment nuls… mais quand même, le lendemain du Japon…. Enfin juste pour vous faire sourire et vous peindre Ju & Nicoco dans ces conditions : chacun muni de ses bouchons d’oreille (l’élément essentiel en voyage, croyez-nous !) et de son masque obscurant, emmitouflé dans son sac de couchage (car c’est comme à la SNCF, ils mettent la clim à fond, d’un autre côté les odeurs de pieds ou de bouche de quarante personnes…) et surtout attaché à son sac (on sait jamais si un voleur tentait une incursion dans la nuit…), nous essayons tant bien que mal de trouver une position plus ou moins confortable… Le bus passé, vient la période du transfert à pied, alors idem, petite description : un sac devant, un sac derrière, on a l’impression de porter un âne mort derrière qu’on emmitoufle dans un sur-sac (merci pour le prêt les parents Garlenq !) pour éviter les vols intempestifs et pour le protéger des voyages poussiéreux. Le sac de derrière est impressionnant et pèse environ et respectivement 20 kg pour Nico et 15 kg pour moi, autant vous dire qu’on ne nous bouge pas comme ça et qu’on ne bouge pas non plus très facilement….. Le décor planté, quelques photos d’illustration ;-)
Alors concernant Buenos Aires, nous avons passé 4 jours assez intenses à la découverte des différents quartiers et de la « Buenos Aires way of life ». C’est une jolie ville d’allure européenne qui compte 3 millions d’habitants soit le tiers de la population nationale et qui semble étrangement familière. Pour la petite histoire, c’est entre les années 1880 et 1914, par l’essor des exportations de produits agricoles et bouchers, que la ville a connu son essor. A ce moment là, les habitants parvenus ont fait construire d’opulentes demeures à la française tandis que les autorités locales dépensaient des sommes folles en travaux publics (parcs, bureaux, bâtiments institutionnels, lignes de métro…).
Nous avons apprécié cette ville car nous l’avons trouvé abordable (dans le sens accessible, peu complexe), aérée par ses larges avenues et ses quartiers historiques sans trop d’étages, verte et ombragée par ses nombreux parcs, architecturalement belle par de magnifiques bâtiments coloniaux imposants avec une touche importante d’architectes français d’ailleurs, très vivante dans son activité économique et de loisirs. Si je devais vous décrire quelques quartiers emblématiques sur la quarantaine de « barrios » qu’elle compte ….
- Quartier du Micro-centro : c’est un quartier d’affaires aux rues étroites au pied de gratte-ciel gigantesques et d’anciens bâtiments européens. Petit message pour ma cops Anne Gaelle, ça sent un peu Montréal… Une place célèbre est à signaler, la Playa de Mayo, car chaque semaine, « les Madres de la place de Mai », s’y donnent rendez-vous pour rendre hommage à leurs enfants disparus au cours de l’histoire mouvementée et sanglante du pays (j’y reviendrai prochainement)
- Quartier de San Telmo : c’est le quartier des antiquaires, plein de charme et de caractère, avec ces petites rues pavées et ses bâtiments coloniaux. Il parait que c’est un des premiers quartiers de la ville, quartier très chic à l’époque puis déserté à la fin du 19ème siècle par la classe aisée à cause d’une épidémie de fièvre jaune (au profit du quartier nommé Ricoleta). C’est devenu aujourd’hui un quartier branché, d’artistes, de boutiques design… Nous y sommes allés le dimanche pour chiner, car le marché (ils appellent ça « la féria ») envahit les rues où l’on trouve brocante, bijoux, œuvres d’art, vêtements rétro et objets de collection, une ballade très agréable.
- Quartier Puerto Madero : c’est le quartier le plus récent car il a été aménagé autour de l’ancien port et l’ensemble de ses entrepôts et docks a été transformé en lofts et autres résidences qui valent à ce quartier d’être le plus couteux de la ville. C’est un quartier d’affaires très agréable mais aussi de loisirs puisqu’a été aménagé une réserve écologique, qui arrive jusqu’à l’embouchure avec la Plata, le fleuve séparant du Paraguay. Un espace de ballade extra en plein centre ville, nous nous sommes mêlés à la foule, un dimanche à la campagne…
- Quartier de Palermo : c’est le quartier de la classe moyenne, devenu un haut lieu du shopping et de la vie nocturne avec ses nombreux bars, boites, lieux de concert et de danse. D’ailleurs nous avons participé à une soirée percussions formidable à la Bomba de Tiempo et à un cours de tango, des plus sensuels et élégants (mais nous n’avons pas osé nous y mêler, il n’y avait aucun débutants et en basket…). Une soirée rythmée et tellement sensuelle, une sublime immersion dans la culture dansante.
- Quartier de la Boca : c’est un quartier populaire et devenu emblématique de la ville : au milieu du 19ème siècle, des immigrants espagnols et italiens s’y installèrent pour travailler sur les chantiers navals et dans l’exportation en particulier bouchère. Ils construisirent des maisons de bric et de broc en tôle ondulée et utilisaient les surplus de peinture des bateaux pour peindre leurs maisons. C’est aujourd’hui ce qui fait le charme et l’aspect typique, haut en couleurs de ce quartier. Autre élément notable du quartier, l’équipe de football. Et oui, en Argentine comme à Marseille, le football c’est culturel, et dans ce quartier populaire siège l’équipe locale de Boca Juniors, l’ancienne équipe de Maradona.
D’ailleurs parmi les choses à vivre à Buenos Aires, il y a le match de foot : alors pour ce chapitre, j’invite la famille Garlenq à s’abstenir de lire, car ce n’était pas des plus recommandables… nous n’avons pas voulu nous mêler aux touristes et après renseignements pris auprès de locaux, nous nous sommes rendus sur place en bus les plus pouilleux possible quelques heures avant le match. Sauf que nous n’avons pas trouvé de places au marché noir mais une combine avec le responsable de l’orchestre des supporters. Et là, ça été le début de la découverte des dessous de la mafia locale : nous avons passé allègrement 2 check points sans billets, uniquement par pistons. Sauf qu’arrivés au pied des tribunes, ce fameux intermédiaire nous a complètement plantés, alors nous étions dans l’enceinte du stade, sans possibilité de rentrer en toute légalité. Position assez délicate mais heureusement, la mafia est toujours là pour vous aider, nous sommes allés à la rencontre du responsable des supporteurs qui, après un rituel amusant (mettre les billets de banque dans une carte d’abonnés), nous a accompagné en montrant aux vigiles les cartes d’abonnés absents…. Donc après pas mal d’angoisses car pour vous décrire le cadre, il y a quand même 56 000 personnes qui affluaient, nous nous sommes faits refoulés plusieurs fois, les abords du stade ne sont pas des plus recommandables, nous ne savions pas du tout comment allaient se passer les choses, enfin, pas mal de stress mais à l’arrivée, quelle aventure une fois entrés dans le stade ! Nous étions dans la tribune des supporters, tel un virage au stade vélodrome, les gens sans placement, sont restés debout tout le match à chanter sans interruption aux rythmes d’une fanfare latine. Hommes, femmes, de tous âges (bon pas de tous milieux car les riches n’étaient pas dans cette tribune), à encourager leur équipe (malgré la défaite) jusqu’au bout du match et même après dans une ambiance vraiment bon enfant. C’était super, et le spectacle ne s’est pas arrêté au cou de sifflet final puisque jusqu’à l’arrêt de bus final, notre embarcation dansait et chantait encore aux sons des chants partisans. Une belle leçon de supporters (petit message pour le papa de Nicoco, les marseillais n’ont qu’à bien se tenir !)
Voilà donc en quelques bribes notre aventure de « Porteños » (c’est comme cela que nous appelons les habitants de Buenos Aires), intense, animée et charmante mais surtout populaire ce qui nous a permis de sortir un peu des sentiers touristes... A consommer sans modération.
Le quartier typique de la Boca |
Le marché dominical de San Telmo |
Un des poumons verts de la ville |
Puerto Madero |
Quartier du Microcentro |
Cours de tango |
sympa le voyage...
RépondreSupprimerje ne savais pas que vous etiez partis pour un mini tour du monde..
eclatez vous bien..
nassim
Merci Nassim !
RépondreSupprimerMini tour du monde, tu es rigolo toi, 7 mois, 7 pays et tu trouves ça mini ?!!!!!
Bises