En effet, avant notre prochaine destination en terre indienne, nous bénéficions d’une dizaine de jours de rabbe. Nous en avons profité d’une part pour faire un saut au Cambodge et en particulier à Siem Reap, la ville toute proche des temples d’Angkor. Nicolas était déjà venu et a pris plaisir à revisiter ces sites qu’il a trouvé bien plus aménagés au tourisme et à la protection des monuments. De mon côté, après les temples hindouistes et bouddhiques birmans et indonésiens, mais avant l’Inde, c’était idéal comme introduction à la culture Khmer qui mêle justement hindouisme et bouddhisme. A ce sujet, pour ceux qui s’embrouilleraient un peu entre les deux (comme c’est notre cas), j’ai essayé de synthétiser un peu (si vous trouvez des erreurs, merci de me le dire) : l’hindouisme a donné naissance au bouddhisme, c’est pourquoi le bouddhisme est imprégné de concepts hindous.
- Les principes de l’hindouisme sont : l’immortalité de l’âme, le concept de délivrance de la souffrance terrestre et l’existence d’une réalité absolue derrière les apparences illusionnistes du monde visible. Des divinités centrales telles : Brahma, dieu créateur de l’univers ; Vishnu, dieu solaire ; Shiva, Dieu destructeur. L’hindouisme ne connait pas de fondateur historique mais tout repose sur les lois cosmiques et universelles (le monde des démons, le monde des hommes et le monde des Dieux).
- Les principes du bouddhisme : fondé au 5ème siècle av JC par un prince indien, le futur bouddha, approfondit la tendance philosophique de l’hindouisme allant même jusqu’à douter de l’existence des dieux. Mais plutôt identification de la source de la souffrance humaine et mise en place d’un éventail de techniques pour libérer l’individu du désir et de la souffrance.
Alors pour revenir à nos temples d’Angkor, c’est l’œuvre de l'empire khmer, encore méconnu, qui régna entre le 8ème et le 13ème siècle, étendant son territoire jusqu’à l’actuel Laos et Cambodge. La ville d’Angkor en était la capitale et vit succéder de nombreux rois aux croyances successivement hindouistes et bouddhistes. Cependant, un principe commun, ces rois se faisaient construire des temples pour protéger le royaume mais c’était aussi en quelque sorte leurs mausolées (un peu à l’égyptienne). Chaque roi voulant se distinguer du précédent, asseoir sa suprématie mais aussi sa complaisance vis-à-vis des Dieux (pour les hindouistes, principalement Shiva et Vishnou) et du bouddha (pour les bouddhistes). Le résultat est un sublime et vaste site rassemblant de nombreux temples tantôt gigantesques tantôt plus modestes, bouddhiques et/ou hindouistes avec chacun leur touche. Le site est de toute beauté, l’art khmer est très fin et élégant, même si parfois les temples sont envahis par la jungle. Le Cambodge est soutenu par de nombreux gouvernements (dont principalement la France) pour restaurer et entretenir les sites. Nous avons arpenté Siem Reap en teuc-teuc local (cf. la photo, un mix entre une calèche et un side-car) durant deux jours, découvrant ainsi la culture cambodgienne, nous avons été particulièrement enthousiasmés par la gentillesse des habitants, la gastronomie khmère, le calme de la ville et cette atmosphère aux consonances françaises.
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L'immense et majestueux temple d'Angkor Wat |
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Les soldats tenant la garde au dessus des douves des temples |
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Le temple aux visages. |
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Le temple envahi par la jungle |
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Nicoco se protégeant du soleil à l'asiatique avec l'ombrelle |
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Quelques rencontres sur site, d'abord les danseuses.... |
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Puis le serpent.... moins sympathique |
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Incroyable, un petit déjeuner à la française, je n'en reviens pas !!! |
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Le teuc-teuc local, romantique n'est ce pas ?!! |
Au-delà de la ville de Siem Reap, nous avons passé une journée complète en capitale cambodgienne, Phnom Penh. Cette ville semble très agréable, aux abords des rives du Mékong et de ses affluents (d’ailleurs, ils ont leur « croisette », un front de fleuve aménagé), avec de grandes avenues, places et jardins, loin des grandes capitales asiatiques faites de grattes ciels, engorgées et étouffantes. Le seul bémol, à mon goût, reste la prostitution surtout infantile, un véritable tourisme sexuel s’est développé, et le pays semble avoir le plus grand mal à le règlementer. Pour la petite anecdote, nous avons atterri dans un bar d’entraineuses, par inadvertance au cours d’une urgence intestinale, mais heureusement, Nicoco semble être sorti indemne (en tout cas, il n’a rien dit !!). Moment plus intéressant de notre découverte, nous avons visité le palais royal puis nous sommes allés au musée S-21, retraçant le génocide orchestré par les Khmers rouges entre 1975 et 1979. Le musée est lui-même situé à l’endroit d’un ancien lieu de séquestration et de tortures. Nous sommes sortis de cette visite abasourdis par tant de cruauté, et cela il y a juste 30 ans… C’est extrêmement difficile d’être concis tant l’histoire cambodgienne est complexe et en particulier directement liés au Vietnam donc en particulier à la guerre contre les américains (le Cambodge aurait été le pays le plus bombardé au monde car la jungle du Nord était le repère des rebelles vietnamiens) mais aussi à la guerre froide (bloc communiste contre bloc capitaliste). Au final, en 1975, une armé, avec à sa tête Pol Pot, parvient à prendre le pouvoir et à instaurer le « Kampuchéa Démocratique », un communisme extrémiste qui abolit la monnaie, toute propriété privée, qui lance de grands travaux exécutés par des travailleurs forcés et qui anéantit la civilisation urbaine, l’industrie, les hôpitaux, écoles et administrations, obligeant à l’évacuation de toutes les villes, invitant les habitants à rejoindre les campagnes. Tout cela pour construire un homme nouveau. Au total, en l’espace de 3 ans, de un à deux millions d’individus seront tués.
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Vue sur la capitale, à l'arrivée de l'orage |
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Soirée sur la croisette locale |
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Un bâtiment typique du palais royal |
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Quelques moines locaux rencontrés, quelle élégance ! |
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Visages volées par la période Pol Pot |
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Visite de cellules sous la dictature... |
Pour conclure sur ces quelques jours au Cambodge, et bien, ça donne envie d’y retourner, ce pays et surtout ce peuple nous a touché, par la richesse de son patrimoine khmer principalement mais aussi par leur histoire, traumatisante par le régime de Pol Pot mais aussi nostalgique d’un temps où le Cambodge était sous protectorat français. En effet, les liens avec la France restent visibles (vente de pains, couples mixtes, on joue à la pétanque, de nombreux commerces aux accents français, de nombreux cambodgiens qui parlent français….). Un pays à découvrir donc mais si possible hors des chemins touristiques, fortement développés ces dernières années, même si bien entendu les sites comme Angkor sont inévitables.
Notre dernier saut de puce fut en Thaïlande, et ces quelques jours là-bas ne furent pas très florissants en terme financier. Ça a commencé à Bangkok puisque nous avons perdu une de nos cartes bleues, dans des circonstances qui restent obscures. Bien entendu dès que nous nous en sommes rendus compte, nous firent opposition. Il nous reste maintenant une carte bleue et un peu de liquidités d’ici la fin du voyage, plus de droit à l’erreur donc. Rajoutez à cela, que nous avons souhaité prendre un bus de nuit au cours duquel nous nous sommes faits littéralement cambrioler les sacs en soute, alors rien de grave dans la mesure où les choses précieuses restent à nos côtés, cependant, bilan du préjudice : 200 € d’urgence (que nous cachions en cas de disette) et le véritable sentiment d’avoir été agressé (car l’air de rien, notre sac à dos demeure notre maison, depuis maintenant 5 mois et il fut mis sans dessus –dessous avec comme seul objectif l’argent). Donc ne vous inquiétez pas, nous n’allons pas encore faire la manche en Inde, mais disons que ces mises en garde nous permettent de nous préparer à l’Inde et de rester sur le qui-vive.
Enfin, au-delà des mauvaises nouvelles financières, nous nous sommes donc rendus au nord de la Thaïlande, fuyant ainsi les touristes, en particulier français, qui avaient pris d’assaut Bangkok avant de rejoindre la côte et les îles paradisiaques du Sud. De notre côté, nous avons opté pour le Nord, plus préservé et la ville de Chang Mai. Nous avons passé de superbes journées, louant une mobylette nous sommes partis en balade, tantôt rejoindre un camp d’éléphants pour faire une balade à dos d’éléphants (une expérience « hallucinante et extraordinaire », je n’en reviens toujours pas !), tantôt à la découverte du Triangle d’or (région limitrophe de la Birmanie, du Laos et de la Thaïlande, lieu de culture du pavot et plaque tournante de la vente d’opium) avec la visite du musée de l’opium. Et tout cela agrémentait de baignades dans des sources d’eau chaude et la piscine d’eau salée de l’hôtel (on fait ce que l’on peut pour se sentir à Marseille…), de massages et de bons petits plats locaux (nous avons gouté le crocodile, bof bof, une viande blanche type poulet…). Seul élément qui nous a parfois ralentis, la pluie : en pleine saison des pluies, nous avons parfois croisé de bonnes averses comme par exemple la veille de notre départ, en scooter avec les sacs (cf. la photo), un grand moment de fous rires au début, puis de dégoulinage ensuite…
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Paysage commun au Nord de la Thaïlande |
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Ponctués de plantations de thé |
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Et de plantations de riz bien entendu |
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Une ballade à dos d'éléphant, incroyable !!! |
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le cadre de notre hôtel |
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Le temple blanc, un ouvrage moderne bouddhique |
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Échoppe de nourriture au "night bazar" |
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Champ de pavots - l'opium vient du latex des fruits |
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Ju. & Nicoco aux sources d'eau chaude |
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Ju. & Nicoco, chargés comme des baudets, sous la pluie... |
Nous voilà donc remis sur pied pour attaquer l’Inde, départ le 13 Juillet pour un mois, l’aventure continue, à très vite donc !
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