lundi 4 juillet 2011

Passage à Lombok

Après avoir laissé mes parents reprendre leur avion vers la France, nous continuons, pour notre part, notre périple, cap vers l’île de Lombok. Située à l’Est de Bali, cette île compte 2,4 millions d’habitants, à 90% musulmans originaires de l’ethnie locale des « Sasaks ».

Nous restons 2 jours près de Sengigi dans un petit hôtel bien sympathique faits de bungalows traditionnels en bambous en bord de mer. Nous en profitons pour apprécier la mer, pour réserver nos prochains vols et transits mais aussi pour nous reposer car nous trainons tous les deux une grève – trachéite qui nous fatigue pas mal….

Les pécheurs casqués imperturbables...
Rencontre en bord de plage
Notre bungalow au milieu d'un jardin luxuriant
La porte au fond du jardin, s'ouvrant vers la mer...
La côte de Lombok, côté Sengigi
Une des nombreuses anses de la côte

L’objectif principal de cette escale à Lombok est l’ascension du Mont Rinjani, un vrai challenge pour Nicoco qui n’avait pu le faire lors de son premier passage en Indonésie faute d’équipement. Or maintenant voilà près de 5 mois que nous nous trimbalons, chaussures et battons de randonnée, donc pas question pour Nicoco de passer à côté de l’occasion. Alors sur le papier, cette ascension se fait en 3 jours et 2 nuits pour atteindre le sommet à 3 726m d’altitude, descendre dans le cratère initial au bord du lac, rejoindre la crête puis redescendre. Pour nous, ce fut un véritable chemin de croix, permettez-nous de revenir en détails sur les différentes stations-étapes pour partager avec vous, notre détresse, fatigue et fierté de l’avoir fait aussi !!


La courbe des dénivelés....
·    Jour 1 : départ à 5h du matin en voiture pour rejoindre le village de Senaru – on dort en voiture (ça promet pour l’ascension !) mais nous profitons tout de même d’une belle vue sur le mont Rinjani à son réveil, magnifique mais pas impressionnant, au premier abord en tout cas… Arrivés sur place, changement de programme, on nous impose la randonnée dans l’autre sens (soit depuis ce village et non depuis Sembalun Lawang), or Nicoco s’étant renseigné, il refuse ce changement alors on finirait presque par s’envoyer les pancakes à la banane à la figure (mais tout bien réfléchi, comme c’était notre petit déjeuner, nous nous sommes ravisés) !! Au terme de cette montée en pression, on trouve finalement un compromis, on enfourche 2 mobylettes et partons à la poursuite d’un groupe qui était parti peu de temps avant depuis l’autre village. L’ascension est connue pour être difficile mais si en plus, on nous met des bâtons dans les roues... ça énerve Nico (et pourtant, il en faut…), mais il aura tout le temps de se détendre lors de la montée. Après 2h d’ascension nous rejoignons notre groupe, nous sommes au total 7 randonneurs avec 1 guide et 4 porteurs qui assurent tout l’intendance (tentes, sacs de couchage, repas). Alors,  passons aux chiffres du jour, 6h de marche, 1 800 m de dénivelé exclusivement positif et rajoutez à cela un élément non négligeable, une pluie torrentielle qui nous a mouillés jusqu’au os, et c’est là qu’on se demande ce que l’on fout là, et pourquoi on inflige à son corps tout ça !! D’ailleurs, à l’heure des bilans, nous déplorerons la mort (finalement passagère, ouf), de notre nouvel appareil photo, noyé sous les eaux malgré nos précautions (du coup, vous ne verrez pas d’images pour le moment). La montée n’en finit pas, les torrents d’eau prennent le pas sur les chemins. Nous arrivons enfin à notre lieu de campement, vient l’heure de monter les tentes et d’essayer de faire sécher notre linge mais peine perdue, l’humidité nous gagne, pour le plus grand plaisir de Nicoco qui n’avait pris qu’un seul pantalon pour alléger le sac. Alors, il prend le taureau par les cornes, met un caleçon sec et s’emploie à faire un feu (en vain, mais au moins il aura fait un peu le spectacle, à trémousser ses fesses à 2 600 m d’altitude !). Ca me met un peu de baume au cœur car pour ma part, je suis déjà blottie dans un duvet humide, frigorifié et je ne vous parle pas de l’état de nos gorges… Alors service à domicile au pied de la tente, dopage intensif (et bien au-delà des herbes cueillies dans la nature par Nicoco), et prières pour que la chaleur monte dans la tente !!! On ne bougera plus jusqu’au lendemain, levé 2h36 !

·    Jour 2 : nous partons à 3h du mat pour la fameuse ascension, 3h difficile où nous n’en voyions jamais la fin, 1 100 m de dénivelé positif en 3 heures mais l’effort est rude car à chaque pas, nous reculons de la moitié du fait du terrain volcanique. D’autre part, le temps est long car on ne voit rien dans la nuit (et finalement ce n’était pas si mal que ça car au retour au petit jour, on se dit qu’on aurait été bien incapable de monter cela, tellement ça semble démoralisant !!!). On croise des gens meurtris par la fatigue et le froid, recroquevillés par terre, 25% seulement vont jusqu’au bout (on l’apprendra plus tard). Et là encore toujours cette même question « mais qu’est ce que l’on fout là !!! » Enfin, on s’accroche, on ne se lâche pas, on se relaie, se motive, se préserve aussi avec quelques rationnements et vitamines. Et finalement le miracle est là : juste avant le lever du soleil nous parvenons au sommet, 3 726 putain de mètres, avec une magnifique vue sur le cratère et le lac et surtout l’immense satisfaction de l’avoir fait, ensemble !! L’heure du retour à sonner, 2h30 de descente mais la journée ne sera point finie puisqu’on nous inflige au final 12h de marche, 1 800 m de montée et 2 000 m de descente avec au milieu un arrêt au bord du lac dans des sources d’eau chaude, prises d’assaut par les locaux et devenus une déchetterie mais les muscles le réclament trop !!! La fin de la journée est terrible, pour ma part, je suis vraiment à bout de force et appréhende la chute car le terrain est très accidenté et les dénivelés vraiment extrêmes. Mais là encore, Nicoco prend soin de moi, et nous arrivons finalement au point de campement, non sous les applaudissements mais sous la pluie !!!! Pour ma part, je me réfugie dans la tente et je n’en bougerais plus, toussant comme un chaudron, à bout de force, dans l’incapacité de faire quoique ce soit. Nicoco n’est pas flambant non plus.

Ce que c'est censé donner depuis le sommet...
Et avec notre téléphone portable....

·   Jour 3 : départ à 8h (quel luxe, messieurs dames !) pour la dernière ligne droite, on parvient difficilement à se lever, sauf Nicoco pour des urgences intestinales (ah si en plus, on nous intoxique !!!), descente pendant 6h pour 2 000 m de dénivelé, Nico souffre de ses genoux tendineux et descend difficilement et douloureusement, quant à moi, je déroule courbaturée de partout. La descente est longue mais nous sentons tellement la délivrance que nous essayons d’oublier nos douleurs. Le trek fini, nous rejoignons de magnifiques cascades (où des locaux ont failli se noyer…) et apprécions le repos. Quelle aventure ! 
La bonne tête des winners, fatigués....
Alors ne croyez pas que c’était le bagne, mais franchement on a bien souffert, ce fut la plus difficile des ascensions de notre vie, et nous sommes très fiers de l’avoir fait ensemble, même si l’après est terrible, et qu’il nous faudra quelques jours de récupération, quelques massages, du linge sec…

Par voie de conséquence, dès que nous avons pu marcher, nous avons loué une mobylette (ça faisait bien longtemps !) et avons rejoint la côte Sud de l’île, et la ville de Kuta réputée pour la beauté de ses plages. Cette petite virée nous a permis de traverser l’île et d’aller à la rencontre d’une zone plus désertique mais toujours aussi charmante avec ses villages colorés par ses marchés, ses rizières mais aussi ses oasis de cocotiers. A cette saison, les campagnes vivent au rythme de la collecte du riz qui se traduit en quelques étapes par 1/ fauchage des plants 2/ battage manuel des plants pour en extraire les grains 3/ séchage à même le sol pour que le grain de riz perde sa cuticule 4/ ensachage puis vente. Mais alors que l’on ramasse une fournée, une autre doit être semée, près de 3 collectes sont possibles sur une année.

Que vous dire de la région de Kuta…. Région côtière de pêcheurs, c’est un petit coin de paradis encore momentanément préservé des touristes. Il y a eu en effet des tentatives qui ont pour le moment échouées suite aux attentats de Bali et à la crise économique. Cependant, étant donné la beauté du site, nous pensons que les investisseurs devraient prochainement développer ce côté de Lombok qui est vraiment de toute beauté, je vous laisse apprécier en images…

Magnifique plage 1
Le mont Rinjani, visible depuis la côte Sud de Lombok
Magnifique plage 2
Magnifique plage 3
Paysage de rizières
On plante toutes en cœur et à la corde svp !
Magnifique plage 4
Pour notre part, nous avons fait quelques balades çà et là au bord des plages, nous avons essayé de nous remettre du Rinjani et de nous « requinquer », de nous faire plaisir en nageant, mangeant (même des hamburgers et des pâtes !!), tout simplement….

Merveilleux coucher de soleil, que l'Indonésie nous offre pour notre dernier jour....
Vue sur le mont Agung balinais depuis Lombok

Notre périple sur l'île de Lombok

Mais il est déjà l’heure de remballer nos affaires, fini l’Indonésie et cap vers l’Inde, mais avant cela, un petit bonus de temps nous permettra de faire escale d’abord au Cambodge à la découverte des temples d’Angkor puis en Thaïlande. L’aventure continue donc…

2 commentaires:

  1. Ohlala vous êtes mes héros!! Pfiou beh juste de vous lire j'ai mal avec vous.
    C'est vraiment magnifique, et vous avez bien raison d'être fier de vous parce que c'est vraiment extraordinaire!
    Samedi dernier nous avons vu Maurice et Roselyne (en partance pour le pérou, décidément ;D!) à l'occasion du baptême des petitounes.
    Je vous envoie de gros bisous parfumés à l'ambre solaire (les touristes sont là ça y est!)et mit en musique par les millions de cigales qui chantent sous mon balcon aubagnais! A bientôt

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  2. Merci pour ton message, alors félicitations pour les pitchounes, profitez bien de l'été marseillais, qui nous manque !!!!
    A très vite, retour sur la planète Marseille le 13 Septembre !!
    On vous embrasse

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