mercredi 7 septembre 2011

Sur la route de Shanghaï

Nous avons fait 2 petits arrêts sur la route vers Shanghai : le premier pour découvrir les « Montagnes Jaunes », célèbre site naturel ; le second pour visiter la jolie ville de Hangzhou construite autour d’un lac dans un écrin de verdure.

Les Montagnes jaunes : alors nous vous arrêtons tout de suite, ce massif montagneux n’a rien de jaune, simplement l’histoire veut que l’empereur jaune Huangdi qui venait chercher les ingrédients pour préparer l’élixir d’immortalité (les chinois ont investi beaucoup de temps dans cette quête, c'était le début de l'alchimie, trouver un remède pour la jouvence éternelle, en vain), ait donné son nom à ce fabuleux endroit. Difficile de décrire ce paysage granitique qui regroupe de profonds à-pics et arêtes de près de 1 000 m sur lesquels s’accrochent des pins ; de vertigineux canyons verdoyants ; des parois plus arrondies polies par l’érosion et les vents. Le tout entraine des courants d’air chaud qui forment une mer de nuages que l’on peut dominer depuis certains pics. Ce décor de toute beauté se découvre facilement grâce au travail remarquable d’aménagement : de petits chemins de pierre à même la roche vous guident d’à-pics à pics, ces chinois ont même pensé à construire des toilettes, des snacks et autres services. Car l’endroit est magnifique, mais pris d’assaut par la chinois, soit disant pour se « reconnecter avec la nature », cependant imaginez la scène : des groupes organisés qui s’enchainent, au rythme du micro du guide et les chinois qui continuent leurs conversations téléphoniques voire mettent la musique pour les accompagner sur la route. Autant vous dire que nous n’avons pas la même notion de nature….pour nous c’est synonyme de calme, quiétude et contemplation alors que pour le chinois c’est toujours de la consommation collective rapide.

Nous avons cependant réussi à perdre tout ce beau monde et à passer 2 journées très agréables, même si les genoux de Nicoco continuent à nous inquiéter. Alors bien entendu, petite déception car les piques niques charcuterie – pain se sont résumés à des nouilles lyophilisées dont ils raffolent (un petit peu d’eau chaude, quelques sachets à verser, quelques minutes à attendre et c’est prêt !). Nous avons atteint par d’interminables marches, le point culminant du site, le pic de la fleur de lotus à 1 864m, mais submergés par la mer de nuages nous n’avions que peu de visibilité si ce n’est celle de suivre les impressionnants courants de nuage nous passant au dessus des têtes (d’où l’expression, « avoir la tête dans les nuages », il aura fallu attendre de venir en Chine pour comprendre !). Ces paysages parfois déchiquetés, parfois polis, toujours vertigineux sont magnifiques et nous avons été littéralement saisis et impressionnés par cet endroit. Clou du spectacle, nous avons assisté à un superbe coucher de soleil au cœur des nuages, où les crêtes des montagnes, nous sont apparues petit à petit tel un paysage d’estampes, magnifique !



En compagne de notre nouvel ami chinois, Vincent !

Par contre, nous avons passé une nuit sur place, nous nous attendions à un refuge au milieu des montagnes, mais c’était bien entendu méconnaitre les chinois, nous avons débarqué dans un hôtel 4 étoiles pourri de 134 chambres, la plupart converties en dortoirs non mixtes de 6/7 personnes (notre première nuit loin l’un de l’autre depuis bien longtemps, ça sentait nos jolies colonies de vacances!). La vrai usine donc, les uns sur les autres. D’ailleurs, nous avons eu quelques anecdotes : Nicoco s’est fait harceler par ses voisins de chambre pour assister au lever de soleil (réveil à 5h puis réveil à 6h pour montrer les photos) ; quant à moi, épuisée d’être collée par un guide à la réception de l’hôtel, j’ai commencé à me frotter à lui pour lui faire comprendre qu’il me gonflait, ça a beaucoup fait marrer Nicoco, par contre, lui n’a pas bronché ! Et oui dans l’ensemble ces chinois ont un bon fond, plutôt sympathiques et surtout imperturbables !

De retour en ville, Tunxi rebaptisée Huangshan (littéralement les montagnes jaunes en chinois), nous sommes partis visiter un village traditionnel de la tribu des Anhui. Enfin, avant d’arriver, nous avons eu un petit accident de voiture, rien de grave, un taxiteur peu attentif, un coup de frein devant et « pam ! » nous voilà encastrés dans le 4x4 de devant. Petite frousse donc. Nous n’étions alors plus seuls, ayant fait la connaissance d’un chinois de 25 ans, se faisant appeler « Vincent », très sympathique et à l’anglais impeccable. Nous passerons avec lui quelques jours au cours desquels nous apprendront beaucoup de choses sur la vie chinoise, merci Vincent !!

Pour revenir à notre village, du nom de Hongcun, il était de très mignon en particulier du fait de ses riches maisons de marchands faites de boiseries d’une grande finesse. Cependant, on garde une réserve car il est toujours difficile en Chine de distinguer le vrai du faux car « tout est possible, les chinois sont capables de tout ». Concernant nos marchands, ils se sont enrichis par le commerce du thé et du précieux artisanat du lettré (encre, pinceau, pierre et papier). Les routes de la soie et du thé étaient des réseaux de routes commerciales entre l'Asie et l'Europe.Cette petite ville photogénique et culturelle était envahie par des étudiants en dessin, passionnés par ces belles ruelles, à retranscrire sur papier avec de l’encre de Chine. Et oui, l’encre de Chine, ça vous dit quelque chose ??  C’est un type d’encre prestigieux, d’une part par son aspect indélébile et définitif (à nuancer apparemment) et d’autre part, parce que la fabrication reste mystérieuse car issue de secrets de fabrication ancestraux. Cette encre provient principalement de la combustion de laque avec du charbon de bois de sapin.




Le hall d'une des maisons de marchands
Exemples de chinoiseries

Hangzhou : Après les montagnes jaunes nous rejoignons la province du Zhejiang pour découvrir la ville de Hangzhou réputée pour compter le site lacustre le plus célèbre du pays. Pour vous donner une idée, cette ville se situe à 200km au Sud Ouest de Shanghai, compte 4 millions d’habitants et accueille chaque année près de 40 millions de visiteurs (soit 10 fois sa population). Et oui, c’est toujours le même et le seul problème en Chine, les lieux sont de toute beauté mais pris d’assaut par le tourisme chinois.

Le cadre de cette ville est en effet de toute beauté : imaginez un lac avec ses ilots et digues au milieu d’un écrin de verdures et de collines. Le site est propice aux ballades autour du lac par des chemins impeccablement aménagés mais aussi à des petites croisières en gondoles passant sous de superbes ponts arqués. C’est donc un endroit très romantique, paisible qui constitue une vraie bouffée d’air et de vert, quel plaisir ! Nous en avons d’ailleurs bien profité, nous permettant même une sieste sur l’herbe contemplant les chinois lors de séances photos (ils adorent ça, se déguiser et se faire prendre en photos), profitant de ce havre de verdure (mais aussi de l’autorisation de profiter de la pelouse, car en Chine, ce n’est pas évident…).



Mais cette ville ne se résume pas à ce cadre, elle a bien d’autres atouts : élégante et raffinée, elle compte de nombreuses boutiques internationales et traditionnelles qui reflètent le haut pouvoir d’achat des visiteurs. Le quartier traditionnel, recèle de nombreuses échoppes vendant thé, soie et éléments de calligraphie. La nuit tombée il s’illumine de ses lanternes à dominante rouge, c’est comme toujours, de toute beauté. Plaisir pour les papilles également, nous avons très bien mangé à Hangzhou, en partie grâce à notre nouvel ami chinois, Vincent, qui nous fit découvrir de nombreux mets comme les algues, les racines de lotus, la crème de pois, les soupes, le poulet aux poivres, le poulet au thé….Quel plaisir, nous mangeons vraiment très bien en Chine et c’est incroyable la diversité que l’on trouve, ils doivent avoir un palais très développé car ils apprécient autant  l’acide, l’aigre, le doux que le sucré et raffolent autant des soupes que des produits secs… Bon malgré cela, nous avons toutefois succombé à la tentation de manger un petit morceau dans une boulangerie française ou de boire un coup dans un Starbucks (désolée, mais nostalgie nostalgie !). Au fait, le 4 septembre (jour de mon anniversaire) est passé, nous étions à Hangzhou, alors j’ai eu droit à un « bon anniversaire en Chinois » et à souffler ma bougie sur un gâteau au chocolat, il est pas fort ce Nicoco ?! Au passage, merci à tous ceux qui ont pensé à moi, ça m’a fait très plaisir…

Nous avons eu l’occasion de visiter le musée de la pharmacopée chinoise, nous nous sommes ainsi familiarisés avec une pratique ancestrale complètement inconnue pour nous, mais fortement reconnue en Chine. En quelques mots, les chinois ont développé un savoir faire extraordinaire afin de développer des « médicaments » à partir de plantes mais aussi d’animaux et de pierres, grâce à de multiples procédés de conservation. C’est ce que l’on appelle la MTC, Médecine Traditionnelle Chinoise. D’ailleurs dans une pharmacie, vous avez toujours 2 côtés, le côté classique médicamenteux et le côté MTC avec de nombreux tiroirs remplis de plantes et décoction.
Rencontre en tenue traditionnelle
Hall du musée de la Pharmacopée Chinoise
Rue traditionnelle de la vieille ville d'Hangzhou


Enfin, à l’occasion de notre passage à Hangzhou, nous eu l’opportunité de nous peser, alors nous ne savons pas si ce sont les balances chinoises qui sont flatteuses mais Nicoco affichait 64 kg et moi 56kg, quelle surprise !! Alors si vous souhaitez faire un bon régime, partez en voyage !! Dernière petite histoire pour vous faire sourire, le traditionnel passage chez l’esthéticienne, le dernier.
Alors après l’Inde, j’avais quelques appréhensions et du monde au portillon, la tâche pouvait être acrobatique d’autant qu’à ma première demande à la réception de l’auberge de jeunesse, on me présenta d’abord le rasoir d’une femme de chambre puis du gros scotch (non merci, ça ira !). J’ai compris que ça allait être compliqué ! Puis finalement, une fois le mot trouvé puis écrit en chinois, on m’envoya dans un institut de qualité, pendant que Nicoco profitait d’un massage chinois, je souffrais le martyre et maudissait cette indienne à cause de qui, j’avais le sentiment d’être littéralement emplâtrée de cire et complètement anesthésiée. Mais cette chinoise fit du travail de qualité, et très professionnellement à la fin de la prestation, tel chez le coiffeur me présenta les résultats, ça aurait pu faire « comment trouvez-vous votre pubis épilé mademoiselle ? hummm formidable !! ». Enfin tout est bien qui finit bien, après 7 mois de voyage, je crois avoir survécu, mais quelles aventures !! J’espère en tout cas que vous en avez au moins profité pour rigoler…

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