mercredi 23 février 2011

Arrêt sensation à la Paz

Au départ de Copacabana, nous avions la possibilité de rejoindre le Pérou pour l’ascension du Machu Pichu, cependant en terme de transport c’était vraiment long et fastidieux en bus ou pour un cout exorbitant en avion, alors ça sera l’occasion d’un prochain voyage (petite pensée pour le papa de Nicolas : « nous attendons vos impressions de voyage ! »). C’est aussi le prix à payer de ne rien avoir planifié, cependant, cette liberté de choix, de mouvement n’a vraiment pas de prix ! 

Nous prenons donc la direction de La Paz pour un 2ème passage, il faut bien cela pour apprivoiser cette vile démente. Déjà en terme de localisation, la ville est née au fond d’une gorge accidentée à l’abri des rigueurs de l’altiplano, d’ailleurs, on aperçoit par temps clair les sommets enneigés du majestueux Illimani (6 402m). Pour découvrir cette ville en hauteur, nous sommes montés à un mirador et là, le spectacle est à couper le souffle : coincée entre les montages, la ville est construite à la verticale, en suivant les déclivités du relief, la concentration est massive avec des immeubles jamais finalisés en briques et bétons. Et la vision de nuit est encore plus incroyable, telle une voie lactée, l’on croirait voir le ciel étoilé à l’envers avec des milliers de petites lumières (à économie d’énergie svp !), un spectacle magnifique (cf. la photo by night).







Une fois que l’on pénètre dans la ville, c’est un labyrinthe de ruelles escarpées qui grimpent vers le ciel. L’animation est permanente par l’activité humaine des petits commerces de rue mais aussi par le trafic routier dense et sans discontinue.
Si je pouvais vous décrire un peu plus les choses : des femmes aux longues tresses noires, coiffées d’un chapeau melon et portant un châle de couleur vive, surveillent des marmites fumantes ou vendent toutes sortes d’articles, des fœtus de lamas séchées aux copies de chaussures. Les hommes de leur côté, bravent la circulation frénétique et poussent des chariots surchargés. Ces échoppes improvisées sont partout et vont, du marchand de poudres de perlimpinpin au voyant en passant par les cireurs de chaussures (personnes énigmatiques car vêtues de noir et cagoulées) ou le scribe public avec sa machine à écrire dans la rue (cf. les quelques photos que nous avons volé au détour de rues). Et tout ce monde, monte et démonte son magasin matin et soir et au gré des aléas de la météo, car en cette période, le temps est très changeant et chaque jour nous passons d’un extrême à l’autre avec des moments pluvieux inévitables. Tout cela dans un cahot ambiant, une forte densité de population qui se côtoient et s’entremêlent dans un brouhaha permanent. Et paradoxalement la vie est plutôt silencieuse, les coups de klaxon sont moins légions que dans d’autres pays, les commerçants ne sont pas accrocheurs et les mendiants rares. 

Par contre, la vie à la ville contraste bien entendu avec les habitants que nous avons rencontré au lac Titicaca, les femmes en tenue traditionnelle sont plutôt âgées, les jeunes ressemblent à nos jeunes français, remplissant les cybercafés, les magasins ainsi que les médias proposent des modèles et canaux de beauté occidentaux, modernité vs tradition, ça serait intéressant de faire parler les deux bords pour comprendre où en est le fossé et si les valeurs restent communes. La visite sera trop rapide pour le conclure…

Comme vous le comprendrez, cette vie étourdit non par son bruit ambiant mais par son altitude, sa situation et son activité. Il faut dans tous les cas un peu de temps pour s’acclimater, prendre ses marques et profiter de cette ville, INCROYABLE. 




 


Au-delà de la ville, nous avons souhaité profiter du cadre et nous sommes allés à la rencontre des Yungas : c’est une zone de transition entre les hauts plateaux arides et les plaines tropicales humides et se situent à la limite des Andes et du bassin amazonien, en partie au dessus de la Paz. Pour vous les décrire, au dessus des profondeurs étouffantes, couvertes de forêts, se dressent des versants quasi-verticaux qui font obstacle aux nuages et qui provoquent de bienfaisantes précipitations. La végétation est alors luxuriante, café, coca, cacao et fruits tropicaux poussent à foison. 

Pour découvrir cette jungle, des agences proposent une descente à vélo de la route la plus périlleuse du monde : ancienne route étroite de 3,2m de montagne entre La Cumbre et Coroico au dessus le la Paz. Elle fut coupée à la circulation du fait du nombre importants d’accidents car elle frôle des à pics vertigineux de 600 m, sur 64 km avec une descente verticale de 3 600 m de dénivelé au total. Autant vous dire que j’avais vraiment la trouille. Mais j’ai suivi mon Nicoco, alors couverts et protégés de la tête au pied (casque, gants, pare genoux, coude….), nous sommes partis avec des vélos de descente depuis les monts enneigés jusqu’à la Yunga. Malgré l’appréhension, les décors étaient somptueux, les montagnes couvertes d’une végétation dense, des cascades impressionnantes et les falaises à couper le souffle (petit pensée à mon petit papa qui n’aurait pas été à l’aise…). Donc aucun regret malgré les multiples contre-indications du Lonelyplanet quant à cette aventure « dangereuse ».

Avant de vous laisser, merci à tous ceux qui nous écrivent des commentaires, les connexions internet sont difficiles, du coup, nous avons du mal à répondre, mais je m’attèle à vous donner des nouvelles dès que possible, j’espère que vous comprendrez. 

Prochaine étape, Sucre, le cœur symbolique de la nation. Nous avions prévu de faire un parc national mais ici, la saison des pluies faisant, certaines parties du pays sont quasi inaccessibles alors nous adaptons notre parcours sans difficulté, il y a tellement de coins à voir.

1 commentaire:

  1. Les paysages sont magnifiques! Vous êtes mes héros pour la descente en vélo!! Bravo! J'ai le vertige simplement en imaginant ce que vous décrivez. La bise à vous

    RépondreSupprimer