A près de 3H30 de route de la Paz, nous découvrons l’immensité de ce lac d’altitude à cheval sur le Pérou et la Bolivie de 8 400 km² qui fait de lui le lac d’altitude le plus vaste au monde. Petite pensée sur le chemin pour mon gd père car les plaines traversées étaient le lit de l’ancien lac Titicaca et les gisements en granulats sont énormes ;-)) En effet, ce lac est le vestige d’une ancienne mer interieure, le « lago ballivian » qui recouvrait une grande partie de l’Alti Plano avant que des failles géologiques et l’évaporation ne provoquent un important recul des eaux.
Avant de découvrir ce lac, nous avions en tête des images de quiétude, d’immensité, d’horizons lointains, de barques menées par des pêcheurs à travers des étendues de roseaux émergeant d’une eau calme s’étendant à perte de vue. Voici la réalité telle que nous l’avons vécue :
Nous avons élu domicile pour quelques nuits dans la ville de Copacabana. Alors j’arrête tout de suite les grands rêveurs, ce n’est pas la ville balnéaire réputée du Mexique, mais un petit bourg de 5 000 âmes en bordure du lac où il fait bon flâner dans les ruelles et sur la plage, mais les touristes du monde entier sont encore nombreux, donc nous avons pris le parti d’essayer de rester un peu à l’écart. Nous avons, par contre, visité le marché alimentaire, un petit « mercado couvert » fort sympathique où nous avons pu acheter fruits et denrées pour les piques niques et ainsi sortir des traditionnels sandwichs et fritas. De façon générale, le marché s’improvise partout, de nombreuses femmes s’installent dans la rue et déballent leurs productions (fromages, pains, fruits secs, fruits et légumes, plats cuisinés…) depuis leurs traditionnelles tentures rayées qu’elles portent sur leurs dos.
En terme de logement, Nico nous avait trouvé un petit bijou, pour « démarrer le voyage en douceur et récupérer un peu » car nous avons toujours un peu de mal avec cette altitude et les moindres efforts sont très fatigants. Même moi, la boule d’énergie, je fonctionne au ralenti, à la grande surprise de son amoureux ;-) Nous étions donc dans une petite maison traditionnelle en bois avec une superbe vue sur la baie de Copacabana. Tout était là : le poêle, les hamacs, la vue, le coin cuisine les plantes vertes et même les bouillottes (petites pensée pour ma maman : « ils ont même pensé aux bouillottes !! »). Pas de souci, j’ai pris quelques photos, car c’est décidé, cette petite maison de bois m’irait parfaitement : sans prétention, écologique, chaleureuse et lumineuse (petite private joke pour mon grand père « après la maison qui tourne et celle sur pilotis, j’ai une nouvelle envie ! »).
Pour se dérouiller un peu, nous avons fait quelques randonnées dont une de 4h longeant la côte et « el camino pre-colombien ». Il s’en est suivi bien entendu quelques courbatures, coups de soleil et maux d’altitude mais aussi une profonde satisfaction pouvant se résumer en 3 R : randonner, respirer et rencontrer.
Le temps est plutôt clément même si assez frais la nuit et ponctué systématiquement d’épisodes pluvieux chaque jour. Cela nous a permis d’aller à la rencontre de locaux, de découvrir faunes et surtout flore locale (eucalyptus, pins et plantes grasses) et agriculture (patates, fèves, quinoa, oignons, …). D’ailleurs, tant que nous parlons nourriture, un petit point sur les spécialités locales : les papas (patates) de toutes sortes (7 au total), les truchas (truites de culture), le king fish mais sinon, pas grand-chose, à notre grand damn…. Heureusement que les herbes nous ont permises de faire quelques infusions originales (cocas, roha, pedron, camomille).
D’ailleurs, pour aller plus loin dans cette démarche, nous avons opté pour la découverte d’îles voisines afin de prendre la température plus globale du lac. Et là, nous avons vécu une expérience très très riche. Permettez-moi de vous la faire découvrir ….
Nico et moi, avons décidé de passer une nuit chez une famille de l’île de la Luna, ilot aymara préservé des touristes et protégé par une association communautaire rurale. Après avoir découvert les lieux, le village et avoir fait les présentations, nous avons passé un moment vraiment intéressant en échangeant autant avec Franscisco, le père de famille et pêcheur que Maria son épouse. Leur vie repose sur un principe d’équilibre, et malgré le dénuement dans lequel ils vivent, ils défendent des valeurs de travail, de partage, d’amour, vraiment fortes. Nous avons également découvert leurs modes de vie des plus précaires, leurs rythmes (pêche la nuit, culture la journée…), leurs relations humaines (entre mari et femme, ainsi qu’avec leurs enfants). Tout cela permet de se recentrer sur l’essentiel, au-delà de l’artifice et nous nous sommes surpris à marcher sur leurs traces en reprenant leurs gestes comme à la pêche par exemple. La vie semble plus simple, basée sur des besoins primaires comme manger, dormir, aimer… en sommes nous tant éloignés aujourd’hui ? Qui a raison ?
Au-delà de ce moment magique de partage, nous avons également découvert deux facettes encore inconnues de la région :
- La culture pré-colombienne : tout ce lac est entouré par des légendes de civilisations englouties avant la civilisation Inca, en particulier la culture Aymara. En effet, les premiers habitants des lieux, pensaient que le soleil lui-même et le Dieu créateur Viracocha étaient sortis de ces mystérieuses profondeurs. Quant aux Incas, ils considèrent le lac comme le berceau de leur civilisation. Autant dire que bon nombre de traces, de ruines et de légendes planent autour de ce lieu qui était avant tout un lieu de pèlerinage.
- Une certaine forme de tourisme : nous avons eu du mal à nous isoler du flux des touristes et l’apothéose a été sur l’île del Sol, nous avons découvert une horde de jeunes, venus camper et s’amuser au milieu d’un très beau cadre et d’un riche patrimoine archéologique… Nous étions bien loin d’un tourisme vert, nous semblant plus approprié… cela justifiait du même coup, tous les touristes rencontrés dans la région, plutôt jeunes et babs. Inoffensifs bien entendu mais nous faisions juste un peu « tâche », et « propet » avec nous beaux équipements, des cheveux sans dreadlocks ni percings ;-))
Pour conclure cet épisode, nous n’avons pas retrouvé la magie du lieu qui habitait notre imagination et nous restons assez perplexes quant au mystère et à l’admiration qui gravitent autour de ce lac d’altitude. Peut-être nous a-t-il manqué de temps pour prendre la mesure de l’exception de ce site. Le mystère plane…
La maison dort encore, il est 6h58, le jour se lève sur la sainte baume pendant que je vous suis sur le titicaca. C'est une merveilleuse entrée en matière. J'espère que les difficultés liées à l'altitude sont déjà estompées. Dommage que l'émerveillement attendu ne soit pas au rendez vous, vous vous rattraperez de toute façon ailleurs ou ici mais autrement. J'aime la technique de portage du bébé. Est ce confortable pour le porteur? Ca semble chaud et douillet pour le bébé. si vous arrivez à capter la technique, je suis preneuse, ça devrait plaire à mes pioutes!
RépondreSupprimerDe grosses bises à vous deux et vive la patate et la truite alors! A bientôt.
J'attends la suite avec impatience...
RépondreSupprimerLes bracelets sont arrivés... et en lieu sûr ;-) !!
Les belles rencontres viennent oublier les paysages parfois décevants...
Profitez !!
Vous voir et vous lire nous apporte beaucoup de bonheur ,les photos sont rassurantes et les textes très agréables à parcourir.(on y est)
RépondreSupprimerVous avez l'air de vous régaler ;
nous sommes avec vous , gros bisous de nous 2
Papa
c'est avec plaisir que je lis ces premières lignes, j'imagine les paysages (les photos aident un peu c'est vrai), et je vous vois bien tous les deux dans ce cadre, découvrant autour de vous couleurs, les gestes, les regards, en rendant à votre tour la simplicité que vous appréciez.
RépondreSupprimerOn est tous ensemble un peu avec vous là bas.
Bises.
Catherine
Merci a tous pour vos commentaires.
RépondreSupprimerJustine apres etude de la technique de portage. Il n´y a pas de truc particulier juste tu poses ton bebe allonge dans le linge et hop on attache le tout autour des epaules et c parti.
Bon ok Nico! J'avais tenté cette technique avec Hanaé mais elle s'est échappé par en dessous la cochonne tant pis alors, je vais rester pour l'instant à l'écharpe traditionnelle!
RépondreSupprimerJ'espère que vous continuez à faire de belles rencontres et de chouettes expériences! Bises