I. Quelques chiffres :
Concernant l’essentiel je n’ai plus grand-chose à dire la dessus je crois que les choses ont été dites et que c’est déjà ancré. La réflexion sur le sujet a déjà été entérinée et les modifications seront minimes par des petites touches que je résumerais par un équilibre de vie, mais bon peut être que l’Inde ou la Chine éveilleront plus de choses en moi ( après tout ces 2 pays à eux seuls représentent plus de 43% de la population mondiale)
- Des milliers de sourires échangés
- Une vingtaine de touristes croisée
- Une dizaine d’ethnies rencontrée sur les 135 officielles
- 53 toilettes testés et quelques kg perdus…
- Au moins 30 heures de films birmans cul-cul la praline
- Et seulement 4 check-points policiers
II. Quelques éléments de contexte sur le pays :
- 47 millions d’habitants
- 678 500 km² - un peu plus que la France
- 75 % de la population exerce une activité agricole
- 1 900 $ = Revenu annuel moyen par habitant
- 1/3 des habitants vit sous le seuil de pauvreté
- Devise du gouvernement : « L’ami de tous mais l’allié de personne ».
Durant nos récits, nous avons tâché de vous décrire un maximum d’éléments de contexte sur le pays, reste par contre un éclaircissement historique inévitable :
- 1820-1885 : conflits anglo-birmans
- 1885 : la Birmanie devient une province de l’Empire des Indes
- 1948 : Indépendance du pays
- 1962 : coup d’état par le Général Ne Win et instauration de la dictature
- 1988 : premières manifestations nationales
- 1990 : élections nationales et victoire du parti d’opposition
- 2007 : deuxième vague de manifestations, les moines en tête
- 2008 : cyclone Nargis – 140 000 morts officiels
L’histoire de la Birmanie est longue et complexe car la région constituait un important trait d’union pour le commerce entre le Moyen Orient, l’Inde et la Chine. 4 grands groupes ethniques (Môn, Puy, Bamar et Arakanais) se disputèrent pendant plusieurs siècles le territoire avec leurs lots de rois / royaumes, une évolution constante des frontières et une difficile réunification des différentes tribus.
A partir des années 1820, les Britanniques entrent en scène car voient d’un assez mauvais œil les avancées répétées des Birmans en terre indienne, alors sous la tutelle de la couronne d’Angleterre. Après 3 conflits anglo-birmans, la Birmanie devient officiellement une province de l’Empire des Indes. Les Britanniques s’emploient alors à développer le potentiel économique du pays : la Birmanie devient 1er producteur mondial de riz, développement de l’exploitation minière et de l’exportation de pierres précieuses comme le rubis, exploitation des forêts de teck et exportation du pétrole. A cette époque, il faut noter une affluence d’indiens et de chinois pour développer le pays. Or la montée du nationalisme ne se fait pas attendre, mené alors par Aung San, futur héros de l’Indépendance. Lors de la 2ème guerre mondiale, les Birmans se tournent vers le Japon pour chasser les Britanniques, mais réalisant rapidement que la tyrannie est encore plus lourde, ils se rallient aux Britanniques.
A force de négociations, le colonel Aung San, décroche une promesse d’indépendance qui sera officiellement proclamée le 4 Janvier 1948, mais Aung San aura été assassiné peu de temps avant… A partir de là, c’est la décadence du pays, qui passe d’un des pays les plus prometteurs d’Asie du Sud Est après la seconde guerre mondiale à l’un des pays les plus pauvres du monde aujourd’hui. C’est un de ses camarades, U-Nu, qui prend les rennes, cependant le pays est déchiré par des distensions ethniques et l’économie est dans un état lamentable après 5 années de guerre. U-Nu ne s’en sort pas et ne parvient pas à remettre de l’ordre et de l’unité dans le pays. En 1962, Ne Win réussit un coup d’état militaire et instaure une dictature depuis près de 50 ans maintenant. Il met en place le socialisme à la façon birmane et isole complètement le pays du reste du monde. Malgré des manifestations importantes en 1988 et 2007, la victoire de l’opposition aux élections démocratiques de 1990, la junte militaire conserve le pouvoir et la figure emblématique de la démocratie, Aung San Suu Kyi, fille du colonel, reste assignée à résidence. De nombreux pays d’Occident imposèrent des embargos en direction du Myanmar pour asphyxier le gouvernement mais d’autres continuent à développer leurs relations commerciales avec la junte (commerce d’armes contre du pétrole, du gaz ou de l’héroïne) et investissent (la France inclus avec l’entreprise Total). L’essentiel des ressources vient du commerce des pierres précieuses (jade), du bois, des textiles, de l’héroïne et surtout du pétrole et du gaz, et la junte a encore de beaux jours tant qu’elle saura maitriser les fruits des richesses nationales de la Birmanie.
A partir des années 1820, les Britanniques entrent en scène car voient d’un assez mauvais œil les avancées répétées des Birmans en terre indienne, alors sous la tutelle de la couronne d’Angleterre. Après 3 conflits anglo-birmans, la Birmanie devient officiellement une province de l’Empire des Indes. Les Britanniques s’emploient alors à développer le potentiel économique du pays : la Birmanie devient 1er producteur mondial de riz, développement de l’exploitation minière et de l’exportation de pierres précieuses comme le rubis, exploitation des forêts de teck et exportation du pétrole. A cette époque, il faut noter une affluence d’indiens et de chinois pour développer le pays. Or la montée du nationalisme ne se fait pas attendre, mené alors par Aung San, futur héros de l’Indépendance. Lors de la 2ème guerre mondiale, les Birmans se tournent vers le Japon pour chasser les Britanniques, mais réalisant rapidement que la tyrannie est encore plus lourde, ils se rallient aux Britanniques.
A force de négociations, le colonel Aung San, décroche une promesse d’indépendance qui sera officiellement proclamée le 4 Janvier 1948, mais Aung San aura été assassiné peu de temps avant… A partir de là, c’est la décadence du pays, qui passe d’un des pays les plus prometteurs d’Asie du Sud Est après la seconde guerre mondiale à l’un des pays les plus pauvres du monde aujourd’hui. C’est un de ses camarades, U-Nu, qui prend les rennes, cependant le pays est déchiré par des distensions ethniques et l’économie est dans un état lamentable après 5 années de guerre. U-Nu ne s’en sort pas et ne parvient pas à remettre de l’ordre et de l’unité dans le pays. En 1962, Ne Win réussit un coup d’état militaire et instaure une dictature depuis près de 50 ans maintenant. Il met en place le socialisme à la façon birmane et isole complètement le pays du reste du monde. Malgré des manifestations importantes en 1988 et 2007, la victoire de l’opposition aux élections démocratiques de 1990, la junte militaire conserve le pouvoir et la figure emblématique de la démocratie, Aung San Suu Kyi, fille du colonel, reste assignée à résidence. De nombreux pays d’Occident imposèrent des embargos en direction du Myanmar pour asphyxier le gouvernement mais d’autres continuent à développer leurs relations commerciales avec la junte (commerce d’armes contre du pétrole, du gaz ou de l’héroïne) et investissent (la France inclus avec l’entreprise Total). L’essentiel des ressources vient du commerce des pierres précieuses (jade), du bois, des textiles, de l’héroïne et surtout du pétrole et du gaz, et la junte a encore de beaux jours tant qu’elle saura maitriser les fruits des richesses nationales de la Birmanie.
III. Notre conclusion sur ce pays
Paroles de Nicoco : Petit point sur ce pays ayant fait quelques pays d’Asie, je m’attendais à quelques choses de plus différents étant donné le contexte politique. Au final le pays «semble» assez similaire à d’autres pays d’Asie Pour moi c’est peut être l’Asie d’il y a 15 ans mais en aucun cas d’il y a 50 ans. Ce qui est surprenant c’est cette impression que le pays est assez ouvert hormis la difficulté de parler de certains aspects politiques bien que quelques langues se soient déliées avec quelques interlocuteurs. Une chose est certaine cependant le gouvernement remaniée de 2009 semble ouvrir un peu plus le pays, des birmans travaillant en dehors du pays, des échanges économiques plus importants. Cependant tout cela est à relativiser car premièrement le touriste est canalisé sur des zones autorisées, deuxièmement dixit une personne travaillant pour le gouvernement je cite : « le pouvoir prend un maximum d’argent et ne préoccupe pas des gens et ne fait rien pour les aider », ce dont nous avons pu avoir l’illustration avec la réalisation des pipelines reliant la Chine et l’Inde via le Myanmar où aucun travailleur n’est Birman dont l’exploitation sera gérée uniquement par des chinois. Autres exemples des ethnies sont complètement laissés à leur sort et par exemple se débrouillent seuls pour générer leur propre électricité alors que beaux pylônes électriques passent juste à coté de leur village. Bref …… bien des choses sont encore sous terre et on n’a pas déterré tous les cadavres loin s’en faut. Beaucoup de choses restent dans le flou, le pays se développe certes, mais à son rythme avec des privilégiés qui tirent les ficelles.
Cependant malgré toutes ces contradictions les gens sont sympathiques, accueillants, semblent heureux et on l’air de manger à leur faim mêmes si les moyens sont limités. La religion est présente partout même lors d’un trajet en taxi ou le conducteur se met à prier avec ses deux mains hors du volant pendant 30 secondes (et 30 s sans les mains sur le volant c’est long) lors du passage devant une pagode !!!! Autre fait appréciable le contact est facile avec les gens même si il existe la barrière de la langue à quelques occasions, chose étonnante pour moi, nombre de birmans sont capables parler l’anglais. Bref un pays à voir pour les gens, la beauté de certains sites, la nourriture un peu grasse mais excellente, le fait d’être les seuls touristes de façon régulière au milieux de populations locales ce qui ne sera certainement plus le cas lors du reste de notre périple.
Paroles de Julie : Premier pas en Asie pour moi, et bien quelle richesse ! J’ai eu beaucoup de difficultés à synthétiser tout ce que nous avons appris et découvert d’un point de vue religieux, économique, culturel, et gastronomique, et je vous prie de m’en excuser. La Birmanie est le pays du sourire et de l’authenticité et ce fut un réel dépaysement intégral pour moi. Quel plaisir !
Au-delà de la beauté du pays, je reste très perplexe sur le contexte dictatorial car rien n’est visible, aucune force policière, répression ou restrictions. D’autre part, les Birmans semblent heureux et ne disent rien sur leur gouvernement (par peur de la répression sûrement). Alors vous découvrez ce pays par bribes quand on veut bien vous dévoiler l’envers du décor. Ce qui est sûr, c’est que le gouvernement tient tout dont principalement l’information et l’économie et « se graisse » sur le dos de la population. Quant aux birmans, ils semblent résolus et acceptent la corruption, les coupures de courant, l’absence d’eau courante et autres contraintes à subir dans leur pays, leur détachement et relativisme sont bien entendu inhérent au bouddhisme, je suppose. En tout cas pour le touriste, quelle difficulté pour parvenir à se faire une idée fidèle de la réalité, tout reste opaque, dissimulé (de nombreuses zones du pays sont interdites d’accès), c’est très frustrant…
Mais comme vous l’aurez compris ma conclusion est très positive et je vous recommande vivement de passer faire un tour dans ce pays attachant, qu’on présente comme l’Asie d’il y a 50 ans…
IV. Notre tour du monde : point après le 4ème pays
Paroles de Nicoco : Bon c’est toujours problématique ces voyages,vous vous rendez compte que la moitié du voyage est déjà passé et que ça va très vite et que la dernière partie va passer à toute vitesse. En plus, ça donne des envies de nouvelles destinations pour un nouveau voyage ou de revenir parce que vous n’avez pas passé assez de temps dans certains pays. Cependant je vais vous rassurer nous pensons sincèrement que nous sommes bien à Marseille, donc pas d’installation en Amérique du sud ou en Australie (quoi que l’Australie reste assez tentante vu du haut de nos 3 semaines sur place mais bon il faudrait emmener les parents, les grands parents dans la valise pas évident…).
De notre coté la petite Julie arrive à me supporter (ce qui est déjà une prouesse en soit) et nous nous entendons toujours très bien. Nous pensons au retour parfois et nos envies semblent se rejoindre.
Concernant l’essentiel je n’ai plus grand-chose à dire la dessus je crois que les choses ont été dites et que c’est déjà ancré. La réflexion sur le sujet a déjà été entérinée et les modifications seront minimes par des petites touches que je résumerais par un équilibre de vie, mais bon peut être que l’Inde ou la Chine éveilleront plus de choses en moi ( après tout ces 2 pays à eux seuls représentent plus de 43% de la population mondiale)
Paroles de Julie : Nous avons maintenant passée la moitié et j’ai le sentiment que c’est passé à une allure phénoménale même si, en regardant en arrière, je vois beaucoup d’images, d’expériences et de rencontres dans le rétroviseur. La fin de l’aventure est maintenant en vue avec 15 jours en Indonésie avec mes parents puis 1 mois en Inde et 1 mois en Chine. Alors on se dit qu’on doit profiter à fond même si on envisage déjà le prochain voyage, et oui, quand la drogue vous rend dépendant…
Par rapport à notre équipe, aucune ombre à noter au paysage, nous commençons à parler plus concrètement du retour, de nos envies, de nos projets mais aussi du travail. Nous avons la ferme volonté de rester sur Marseille, si le travail nous le permet car nous aimons cette vie et elle reste très pratique pour nos projets et mes engagements professionnels familiaux. Tout ça pour dire que je nous trouve très sereins, confiants et j’ai le sentiment que le retour va bien se passer, que nous ne reviendrons qu’enrichis et renforcés et prêt à reprendre tambour battant le chemin marseillais, le travail, un appartement, la suite quoi !
Par rapport à l’essentiel, les jours confirment nos dires antérieurs et je crois finalement avoir fait le tour de la question pour le moment la seule nouvelle touche reste cette introduction du bouddhisme et à la relaxation qui me font réfléchir pour mieux vivre, apprendre à prendre du recul et relativiser.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire