lundi 6 juin 2011

Retour à Yangon via le Delta de l’Irrawady

Nous quittons la magie du lac Inle par bus le long de cette route chaotique et caillouteuse qui redescend des montagnes. Le trajet dure 15h, 1ère étape puisque nous enchainerons avec 5 heures la même journée…Et c’est avec lui, que notre petit boucle, la classique touristique, touche à sa fin, cependant il nous reste encore quelques jours. Le temps de revenir sur Yangon, tenter l’obtention du visa chinois à l’ambassade de Chine car on se dit, qu’étant donné les relations privilégiées, ça sera peut-être plus simple et rapide et surtout ça nous fera gagner du temps pour la suite, car nous pourrons nous dispenser d’un arrêt à Bangkok et aurons une dizaine de jours de bonus entre l’Indonésie et l’Inde…

Les passeports déposés, la moiteur « yangonnaise » revenue, nous décidons de quitter sans tarder la capitale économique pour partir à la découverte du Delta de l’Irrawady. Le changement de paysages est immédiat, nous observons de vastes marécages baignés par des milliers de petits fleuves. Le réseau fluvial irrigue des millions d’hectares de terres cultivées et fait de la région l’un des greniers à riz de la Birmanie.

Pourtant le delta a été le siège du passage du cyclone Nargis, mais cette région en a été pratiquement épargnée. Cependant, nous en discutons avec des locaux, qui ont des chiffres de victimes, inférieurs à ce que l’on connait, et surtout qui condamnent l’inaction du gouvernement qui a laissé « crever son peuple » et qui a bloqué toute aide internationale et nationale, la simple solidarité de proximité était très difficile.

Selon notre guide touristique, la région est interdite aux touristes suite au cyclone, cependant, nous tentons l’aventure et nous apprendrons au premier check point policier, que la zone est maintenant ouverte. Cependant les touristes sont rares et les contrôles multiples. Pour vous donner une illustration, à notre arrivée à l’hôtel, le réceptionniste a passé pas moins de 6 appels (entre l’armée, le district, les services secrets, la police, l’immigration…) et photocopié en 10 exemplaires nos passeports !

D’autre part, pour arriver jusqu’à la plage, il faut un certain mérite, je vous laisse en juger : 3h pour 40km dans le bus le plus pourri de notre existence entre des enfants, moines et population locale, des sacs de riz et autres cargaisons quasiment sur les genoux. Quelle souffrance pour nos postérieurs, les escarres ne sont pas loin ! Mais le voyage en valait la chandelle, nous découvrons une belle côte, lieu de villégiature de la classe moyenne birmane. Cependant en cette période creuse de début de saison des pluies, les hôtels sont désertés, le lieu s’ouvre à nous, nous sommes les seuls dans l’hôtel, dans un petit bungalow en bord de mer sur le golfe du Bengale.

Nous en avons profité pour nous reposer, nous amuser dans la mer à l’aide de chambres à air (les bouées locales), découvrir les magnifiques rubans de sable blanc, propres et déserts à bord d’une petite mobylette et cela malgré les interruptions intempestives du fait des grosses averses. Enfin nous avons eu la chance de participer à de magnifiques couchers de soleil. Un vrai petit coin de paradis…

Au-delà de la mer, les paysages sont beaux faits de mangroves, de rizières mais aussi de petits vallons densément peuplés d’arbres et de bambous. La région semble assez riche aux vues des constructions paysannes, la vie doit être plus simple du fait du climat, de la présence de la mer pour pêcher mais aussi de l’eau douce par le réseau d’affluents du fleuve. 

Le fameux bus le plus terrible de Birmanie !






Groupe d'enfants rencontrés dans un village sur la côte
Nous faisons une rencontre plus que pittoresque puisque nous sympathisons avec un français Robert, cheminot retraité de la SNCF, installé depuis près de 10 ans en Birmanie où il a refait sa vie et aidé les populations locales. Il nous donne un éclairage supplémentaire sur le pays et sa dictatures, la place de la corruption, le relative bonheur des locaux, la peur de la police, l’incompréhension quant au boycott international… Echanges intéressants avec un personnage haut en couleurs et passionné mais très réaliste sur le régime dans lequel il accepte de vivre.

Après ces quelques jours de repos originaux, dont nous ne nous attendions pas en Birmanie, sur l’une des plus belles plages du pays, il est déjà l’heure de rejoindre Yangon pour prendre l’avion pour l’Indonésie, notre prochaine étape. 

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