Après l’intensité de Buenos Aires, nous avons pris la direction de la région des lacs au centre Est du pays. Nous nous sommes payés le luxe de prendre l’avion (300 € pour deux), que nous avons failli rater d’ailleurs (merci à Nicoco pour m’avoir imposé de doubler tout le monde, par nécessité et sans gêne, même si j’ai failli me battre avec un argentin peu diplomate !).
A l’arrivée, la poisse des transports continue puisque nous nous sommes faits chiper la dernière voiture de location sous le nez, le taxi censé nous déposer en ville est tombé en panne et au final nous avons attendu le « bus collectivo » 1H30 dans un aéroport désert à 22h…Après 30mn de marche avec notre bardas sur le dos à onze heures du soir, nous arrivons enfin dans notre auberge bien sympathique mais clou de la soirée, Nico se rend compte qu’il a oublié sa doudoune à Buenos Aires. Et oui, comme il le dit lui-même « Je me relâche » (manquait plus que ça !!), heureusement pas de l’intestin, mais ces derniers jours, nous oublions régulièrement des choses (enfin jusque-là Nico), tels la doudoune, le guide et le sac ! Mais petit message à la famille Ardissone / Girault, il ne m’a pas encore oublié devant l’hôpital ;-) Enfin le plus compliqué reste le réacheminement en cours de la doudoune pour affronter le froid prochain patagonien. Affaire à suivre donc.
Le lendemain, réveil avec vue sur le lac dans la ville de Bariloche, j’en profite donc pour vous décrire un peu le cadre et la région : située aux portes de la Patagonie, dans le massif andin de l’Est argentin, cette région est réputée pour ses immenses forêts, lacs et massifs dentelés. C’est ce qui lui vaut d’attirer de nombreux touristes de toute l’Argentine, été comme hiver pour s’adonner à des sports de plein air (ski, randonnée, cheval, pêche…). C’est donc un lieu de villégiature pour tous les argentins, les moins riches opteront pour les nombreux campings ou cabanas alors que les populations aisées prendront place dans des lodges luxueux. Certains disent que c’est la petite Suisse argentine, Nico et moi ne connaissons pas ce pays, cependant, entre nous, nous ne sommes pas restés bouche bée devant cette région, avec la forte conviction que nos Alpes et Pyrénées n’ont rien à envier à ce lieu. (Par contre, petite pensée pour mon papa car le paysage est ponctué de lacs immenses et de très belles rivières qui font le bonheur des pêcheurs. A la retraite, mon petit papa, direction Bariloche !). D’ailleurs la célèbre « Ruta de los Sietes Lagos » que nous avons fait en Fiat Uno (Si si messieurs, conception des années 80 quand même !), donne un bon aperçu de cette région, alternant entre lacs et forêts de péhuens (araucarias) et de sapins, le tout regroupé au sein de quelques parcs nationaux, dont le plus célèbre Nahuel Huapi. La transition est toute faite, car les consonances de ce nom, m’amène à vous parler de la population originelle de cette région, les Mapuches : communauté indienne « peuple de la terre » venue du Chili puis du fait de la « conquête du désert » par les espagnols et plus récemment de la « redistribution des terres », ces agriculteurs, chasseurs et cueilleurs sont en voie de disparition ou de dénaturalisation, on en dénombre quelques 300 000 sur le territoire argentin, mais leur langue, le mapudungun se perd comme leurs traditions...
Besoin de couper un peu du monde et des gens, nous avons pris le parti de filer quelques jours en randonnée, loin de la civilisation, en pleine nature au pays des hippies. En effet, nous sommes partis du village de El Bolsòn célèbre pour sa communauté hippies installées depuis les années 1970, déclarant ainsi la ville « zone non nucléaire » et « municipalité écologique ». Nous avons donc fait un trekking de 2,5 jours avec 7h de marche chaque jour dans un paysage assez sympathique même si la pluie et la neige ont parfois mouillé et émoustillé nos motivations. Mais qu’à cela ne tienne, ce bol d’air nous a fait beaucoup de bien, pour nous ressourcer et recharger les batteries, la ville est loin d’être notre essentiel. Comme je le disais plus haut, nous sommes allés à la rencontre d’un paysage alpin dentelé avec des forêts d’araucarias et de bambous, des lacs, cascades et glaciers. Le chemin fut difficile, non pas tant par son dénivelé mais plus par la lourdeur du sac à porter, nous avions peur d’avoir faim et froid mais au final, nous aurions pu presque nourrir le refuge entier ;-) Au détour de chemins, nous avons rencontré le vrai, l’authentique « gaucho », comme il fait partie du typique argentin, je m’arrête un instant : les gauchos sont l’équivalent des cowboys américains, apparus au 18ème siècle pour chasser le bétail sauvage et dresser les chevaux, ils constituent un des symboles culturels du pays avec son béret, son pantalon bouffant, ses bottes en cuir et son cheval.
Nous filons maintenant directement aux confins du monde, à Ushuaia car un bateau nous attend pour naviguer quelques jours dans le canal Beagle, mais pour cela, rien de tel que 37h de bus, pour « pêter un boulon », Nico essaie bien de m’attacher, de m’occuper, de me donner des comprimés, mais rester tant d’heures enfermée, même si le paysage est magnifique, ça reste un vrai challenge !
Enfin avant de vous laisser, nous voulions faire une petite dédicace à l’ensemble des personnes qui permette à la grand-mère de Nicolas de suivre notre aventure (Gisèle, Marie Jo, Martine, Sylviane…), qui lui lise et lui raconte nos expériences, merci, nous pensons fort à elle. Bises à tous.
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Un lac parmi tant d'autres... |
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Paysage typique local |
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une belle petite route désertique |
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pour vous donner une idée des massifs dentelés |
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Visite d'un glacier |
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En tout cas, si c'est pas la Suisse, nous avons trouvé la vache Milka ! |
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Une belle forêt d'araucarias (péhuens chez eux) |
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Le gaucho, le vrai !!! |
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