vendredi 13 mai 2011

Bilan d'Australie

I.        Quelques chiffres :
·         1 sentiment unanime : un très agréable voyage
·         2 kangourous vus de nos propres yeux
·         3 semaines passées pour 2 700 € dépensés
·         Près de 4 000km parcourus en train, bus, avion et van

II.        Quelques éléments de contexte sur le pays
·         21 millions d’habitants
·         7 686 850 km² pour une densité de 2,5 habitants au km²
·         4,5 % de chômage
·         12ème économie du monde et 2ème pour son développement humain
Nous sommes restés très peu de temps, difficile donc de vous décrire un contexte assez général de cette île-continent, car nous n’avons eu qu’une vue parcellaire du pays. Cependant, quelques éléments qui m’ont paru importants pour mieux comprendre :

Géographie : ce pays est atypique à bien des égards car rappelons qu’il a été coupé du reste des continents il y a 45 millions d’années. Par conséquence, faune et flore sont originales car n’ayant eu aucun échange avec les autres continents terrestres, de nombreuses espèces endémiques se sont développées. Géologiquement, par exemple, la croute terrestre est ancienne, épaisse et n’est pas sujette aux mouvements de plaques voisines. Côté climat, il reste très aride excepté au niveau des tropiques et la saisonnalité suit les pérégrinations cycloniques d’El Niño. La conséquence principale est une grande diversité de paysages et l’existence d’une multitude de parcs nationaux où il fait bon « randonnée dans le bush » (c’est comme ça qu’ils appellent leur campagne).

Histoire : la côté Est du continent, habitée par des aborigènes, fut découverte par le britannique James Cook en 1770. L’empire anglais souhaitait créer des colonies pénitentiaires sur ce territoire aride et hostile, qui ne sera découvert dans son intégralité que tardivement. Cependant au-delà des convicts (noms donnés aux prisonniers déplacés), toute une classe moyenne va petit à petit se constituer, de propriétaires terriens, d’officiers militaires ou d’aventuriers en quête d’or. En effet, à ses débuts, la population vit principalement de l’élevage de moutons (commerce de laine) puis, à partir de la fin du 19ème siècle, de l’exploitation de minerais (argent, plomb, or et cuivre).  Le 1er Janvier 1901, naissance du Commonwealth australien pour consolider la composante britannique. Les liens avec l’Empire britannique sont encore très forts.
Ce développement est allé au détriment des populations locales qui se voient privées petit à petit de leurs terres, parfois décimés par des maladies importées comme la variole et qui sombrent dans le désespoir voire l’alcoolisme. La question des aborigènes est un sujet très épineux encore aujourd’hui. La cause aborigène présente depuis plus de 40 000 ans sur place représente près de 500 000 habitants soit 2,4% de la population et 250 langues, car au-delà de l’île principale, une multitude de communautés sont présentes sur des iles au Nord de l’Australie (Torres Strait Islands). Au-delà des conflits sanglants passés, le gouvernement sous la tutelle britannique a clairement développé une politique blanche d’immigration (politique de « l’Australie blanche » avec dictée pour limiter la venue d’asiatiques en particulier) et d’assimilation (génération volée, enfants aborigènes enlevés de leurs familles pour être assimilés entre les années 1880 et 1960). Or la communauté aborigène s’est structurée pour la défense de ces droits, elle a obtenu en 1967 son droit de vote et en février 2008, le gouvernement australien a fait ses excuses officielles pour les injustices et mauvais traitements subis pendant 2 siècles. Donc les choses évoluent mais le traumatisme, la discrimination et le racisme restent très présents… 
Population : La majorité de la population australienne est descendante d'immigrants du XIXe et XXe siècle, des Britanniques de toutes origines : anglaise, irlandaise, écossaise et galloise. Ce n’est que milieu des années 1970, que le pays met officiellement fin aux politiques d’immigration discriminatoires. Aujourd’hui les principales minorités sont : asiatiques (5%)  et aborigènes (2,5%). Noté également une immense diaspora australienne puisque 5% des australiens vit à l’étranger. Tel les USA, l’Australie représente un eldorado, le rêve australien et beaucoup cherchent à immigrer dans ce but : réussite professionnelle (mentalité anglosaxone, chacun a sa chance, privilégie l’expérience plutôt que le diplôme) et réussite personnelle (avec un corps de rêve sculpté et bronzé). Comme en Amérique Latine, c’est toujours la société de consommation occidentale qui prime avec des tonalités américaines (en particulier sur le côté démesuré des choses, la malbouffe, les immenses centres commerciaux…). Par contre, c’est un pays où il fait bon vivre car au-delà du soleil et de la mer, l’Etat providence est très impliqué (couverture sociale, maladie, retraite, chômage). Autre particularité, le respect : nous avons été étonné par la propreté des villes et le respect des installations, pas de déchets, pas de dégradations et un sentiment permanent de sécurité.
 Parmi les problèmes sociétaux que nous avons identifiés :
1.   la question des minorités (que nous avons abordé plus haut),
2.   l’obésité : 1er pays au monde touché par l’obésité devant les américains, 26% de la population est obèse soit 4 millions. C’est en effet le pays de la malbouffe avec la présence systématique de fastfood riches en gras. Par contre, à la différence des USA, si vous souhaitez manger correctement c’est possible, l’Australie distribue de bons produits locaux en particulier des fruits et légumes bio. Par contre, ce qui est paradoxal c’est qu’il y a un vrai culte du sport et en particulier de la course à pied, apparemment réservé à une minorité de la population mais fortement active (cf. le nombre de coureurs rencontrés sur Sydney à tout heure du jour et de la nuit).
3.   Le soleil : est oui, c’est un avantage l’ensoleillement mais également un inconvénient pour 2 raisons : l’Australie est proche de l’Antarctique qui subi un trou de la couche d’ozone donc le soleil est particulièrement dangereux et les cancers sont très développés. Les australiens sont les personnes les plus attaquées par le mélanome malin et le taux du cancer de la peau est le plus élevé, 13 fois plus élevé que la moyenne des autres pays.
 A part ça, ce pays nous a paru bien sympathique, en voici nos conclusions….

III.        Notre conclusion sur ce pays
Paroles de Nicoco : nous avons eu un bref aperçu de l’Australie le temps et la zone parcourue étant assez faibles si l’on compare à l’étendu du pays cependant nous retiendrons une chose majeure : des gens souriants et assez disponibles,  la vie semble bien agréable et bien moins stressante que dans notre pays. Exemple Sydney est la plus grande ville du pays mais on n’a pas la sensation d’être dans une grande métropole qui compte près de 5 fois plus de population qu’à Marseille. La vie est plutôt chère mais les salaires de base sont plus élevés qu’en France. Les aménagements et le respect de la nature en général sont extraordinaires sur la côte que nous avons parcourue, bref les gens sont respectueux. Concernant nos choix j’ai adoré notre expérience wwoofing et notre semaine en Van, nous n’avons pas vu le temps passé et cet intermède en Australie m’a paru très court preuve que nous y avons pris beaucoup de plaisir. Je recommande vivement au gens qui veulent tenter l’expérience de se faire leur propre idée en essayant d‘éviter les « autoroutes » touristiques cela vaut vraiment la peine de s’immerger un peu dans la vie locale, ou de travailler sur place. Je regretterais pour ma part que n’ayons pas plus visité le pays dans sa globalité (il faudrait au moins 4 mois) mais en même temps c’était un choix délibérer de ne pas courir outre mesure et de s’imprégner des lieux où nous sommes allés. Bref, si nous en avions eu la possibilité, nous aurions passé un peu plus de temps sur place en Australie.

Paroles de Julie : introduction en Australie bien réussie malgré mes préjugés (américanisme, culte du corps et de l’apparence), ce pays semble bien agréable malgré la vision réduite que nous en avons eue. J’ai beaucoup apprécié la formule que nous nous sommes donnée (1 semaine de wwoofing et 1 semaine en van), car nous n’avons pas croisé beaucoup de touristes, nous n’avons pas couru comme en Argentine et en plus, nous avons limité nos dépenses tout en découvrant l’Australie dans ses traditions. Ces 3 semaines sont passées à une allure ahurissante et c’est frustrant de quitter si rapidement cet immense territoire. Ce pays est jeune, dynamique, avec une grande qualité de vie (climat, niveau de vie, Etat providence, présence de la mer et du soleil…), le seul bémol serait éventuellement qu’il manque de densité historique comme on peut l’observer aux USA.

IV.        Notre tour du monde : point après le 3ème pays
Paroles de Nicoco : Pourrait-on faire une pause !!! Arrêter le temps quelques semaines, car je crois que ca va trop vite – Pause : je veux encore trainer ma bouille dans le bush et en Amérique du Sud avec cette superbe personne qui écrit si bien. vous savez  cette personne qui m’accompagne et essaye tant bien que mal d’éviter que j’oublie des choses. Donc l’essentiel est là avec moi et auprès de moi depuis le premier jour du voyage et cela me rend heureux de partager tout cela avec elle.

Paroles de Julie : l’étape australienne m’a fait beaucoup de bien (et pourtant après la déception japonaise, ce n’était pas évident), afin de recharger les batteries (repos, soleil, mer, pays développé facile et reposant) et j’ai le sentiment qu’après l’Australie, nous passons un cap dans notre tour du monde, car nous ouvrons notre dernier chapitre vers le continent Asiatique alors que nous ne sommes par encore à la moitié du voyage….

Tout se passe toujours aussi bien entre nous, et nous découvrons jour après jour notre binôme dans de nouvelles situations. Mais pas de mauvaises surprises, juste la confirmation que nous écrivons une belle histoire ensemble et que nous sommes très heureux, sur la même longueur d’ondes.

Enfin par rapport à l’essentiel, rien de plus par rapport à mes réflexions passées, simplement cette semaine à la ferme m’a beaucoup plu, un retour aux sources (petit message personnel à la famille Garlenq-Monnin : comme quand nous allions chez Pépé Cradoc !), qui nous fait dire que la nature est importante dans notre équilibre et que nous aimerions bien vivre à la campagne, avoir notre jardin…

1 commentaire:

  1. Hello !

    heureuse de voir que l'Australie vous a plu !
    Juste une petite rectification : le gouvernement a présenté des excuses officielles pour la génération volée. Par contre, il se refuse toujours à faire des excuses officielles auprès des Aborigènes pour les injustices et les souffrances dont ces derniers ont été victimes pendant deux siècles. C'est d'ailleurs une source régulière de conflits.
    Des excuses officielles ne changeraient pas la condition socio-économique déplorable des Aborigènes et les injustices dont ils sont toujours les victimes (Intervention militaire dans le Territoire du Nord, racisme etc) mais elles leur offriraient une reconnaissance et une légitimité qui pourraient leur insuffler l'espoir d'un changement.

    Continuer à bien profiter de votre beau voyage !
    Virginie

    RépondreSupprimer