Après les magnifiques paysages de la Bolivie, nous avons sauté la frontière (sauté est un bien grand mot puisqu’il nous a tout de même fallu plus de 3h pour passer la douane argentine…mais au final sans encombre) et rejoindre l’Argentine jusqu’au 14 Avril soit près d’un mois. Au programme de ce pays, nous avons : traversée du Nord au Sud, soit plus de 5 000 km pour rejoindre Ushuaia, la terre de feu et le Cap Horn, avec des arrêts à Salta, aux chutes d’Iguazu, à Buenos Aires, Bariloche, la Patagonie puis la Terre de feu. Autant vous dire que nous allons voir du pays et varier en température…..
Par contre, 2 contretemps pour les moins majeurs nous interrogent pratiquement depuis que nous sommes arrivés : le premier est bien entendu le tremblement de terre au Japon, au-delà des répliques et des perturbations dans les transports (nous devons y arriver mi-Avril), c’est surtout la catastrophe nucléaire qui nous inquiète et qui remet peut-être en question cette destination. Nous nous laissons encore 15 jours de réflexion pour trancher ; l’autre et non des moindres est que nous venons de découvrir que pour faire transit aux USA (entre l’Argentine et le Japon nous passons par Dallas, genre 5h), nous avons besoin d’un visa de transit. Pour Nico pas de problème car il a un passeport électronique, mais pour moi, il est nécessaire de faire faire ce visa du coup via l’Argentine….et c’est là que ça se complique….donc nous allons faire le forcing une fois à Buenos Aires, mais rien n’est joué… Enfin, au-delà de ces interrogations, que nous partageons avec vous, restons sur une touche très positive, cette première semaine en Argentine, retour sur déjà 35h de bus…
La porte d’entrée au Nord Ouest de l’Argentine fut les villes de Salta et Jujuy, anciennes villes coloniales typiques avec de très belles églises, des bâtiments blancs et de grandes places arborées. Nicolas a été un peu malade pendant quelques jours (petit message pour Martine, la maman de Nico, rien de grave, juste quelques perturbations intestinales, qui ont affaibli le petit), donc nous avons un peu ralenti le rythme, cependant, au-delà des villes a proprement parlé, nous sommes allés à la rencontre de la forêt subtropicale humide (et oui, le tropique du Capricorne est tout proche…) et de thermes locaux. Nous ne sommes pas allés à la découverte des paysages environnants, car ils semblaient ressemblants par rapport à la Bolivie par ses quebradas, montagnes de couleurs, déserts de sel, de même culturellement puisque c’est la lange quechua qui domine….Cependant petit message pour Philippe Boulon, les alentours de Salta semblent splendides et je vous recommande un prochain passage. Enfin petite anecdote, surtout pour la gente féminine, j’ai fait ma première expérience d’épilation du voyage (et oui, Nico commençait à se plaindre !!!), et bien au-delà du fait que l’institut ressemblait plus à un cagibi qu’à un fond de commerce, que la cire était verte et l’hygiène pas irréprochable, l’esthéticienne fut très sympathique et l’épilation très correcte. Donc après quelques appréhensions, 1ère opération réussie !!!
Sinon, quelques premières impressions d’Argentine : c’est incroyable la quantité de viande consommée, nous avons découvert « la parilla », grillade composée de multiples viandes et abats (petit message à mon petit papa, c’est le paradis pour toi, entre la viande et les frites, tu serais le roi !!!), les restaurants au kilo ainsi que les formes généreuses et assumées des argentines. Ensuite, ce qui nous a également surpris, c’est le contraste avec la Bolivie en terme de climat (il fait très chaud et lourd ici) mais aussi en terme de développement. Arrivés en Argentine, le dépaysement est loin d’être évident avec l’Europe, la société de consommation est omniprésente, les voitures, la nourriture, l’électroménager… et on regrette presque la Bolivie et ses régions reculées….
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L'expérience chez l'épilateuse !!! |
Pour plonger dans la beauté naturelle de l’Argentine, rien de tel que de découvrir les chutes d’Iguazu aux frontières entre le Paraguay, le Brésil et l’Argentine. Il faut cependant le mériter, puisque nous avons du faire 25h de bus d’affilé à travers de grands espaces et des routes en bitume confortables…. A l’arrivée, nous avons élu domicile dans la ville frontière de Puerto Iguazu, les alentours sont bordés par des fleuves impressionnants (les Rios Parana Iguazu et Uruguay) qui rendent la région très riche ; la terre est rouge ce qui rend les villes de la même couleur, utilisant le minerai pour en faire des briques. La végétation est très dense et luxuriante, le climat lourd et humide. Enfin dernier élément intéressant de cette région, c’est le territoire des anciennes missions jésuites. Petite dédicace pour ma gd mère maternelle, permettez moi d’en dire quelques mots, car j’ai été moi-même agréablement surprise : entre 1609 et la fin du 18ème siècle, les Jésuites fondèrent jusqu’à 30 communautés dans des lieux incroyablement reculés du Brésil, de l’Argentine et du Paraguay, rassemblant près de 100 000 indiens. L’objectif était d’éduquer et d’évangéliser les indiens Guarani tout en les protégeant de l’esclavage. Les communautés étaient autosuffisantes et gérées par les Guarani eux-mêmes. Ils possédaient terre et maison et leurs enfants étaient scolarisés. Très rapidement, les communautés s’enrichirent et ça finit par faire la jalousie des autorités coloniales qui finirent par bannir l’ordre jésuite des territoires de l’Empire espagnol en 1767. On parle cependant de l’uns des plus grandes expériences sociales de l’Histoire et Voltaire qualifiait cet idéal utopique de « triomphe de l’humanité semblant racheter les cruautés des premiers conquérants ». Parenthèse historico-chrétienne close, revenons à nos chutes :
Alors pour découvrir au mieux les chutes, nous avons fait un détour au Brésil, puisque ces dernières sont à cheval sur ces deux pays. De même au Brésil, nous avons visité le site d’Itaïpu qui est un barrage électrique commun au Paraguay et au Brésil et qui répond aux besoins de 90% de la population paraguayenne et 25% de celle du Brésil. Sa production représente dix fois plus de débit que les chutes d’Iguazu, l’acier nécessaire à sa construction représente l’équivalent de 380 fois la tour eiffel et son débit par seconde représente 38 piscines olympiques !!! Oui, on peut le dire, c’était une construction vraiment intéressante à découvrir, écologique dans sa production d’énergie et qui profite, comme les chutes, de cette formidable richesse en eaux. Petit message pour mon gd père, au-delà des aménagements divers et variés, ils ont fait une passe à poissons de 10km, alors avec notre petit barrage, je crois qu’on les ferait bien rire !!!
Alors ces chutes, et bien côté argentin comme brésilien c’était magnifique et très impressionnant. Nous n’avions jamais vu cela, les photos en diront plus et les films suivront : en quelques mots, imaginez un large cours d’eau, le Rio Iguazu, de 1 500m3 par seconde, ajoutez près de 250 chutes / cacades sur 2 km de large (phénomène géologique constitué de la rupture u plateau basaltique sur 2 terrasses de 80m de haut) et une végétation riche. Le public peut s’en rapprocher par de petits sentiers terrestres, des passerelles et autres avancées sur l’eau ce qui lui garantissent de superbes vues et une douche gratuite en supplément ! Le clou du spectacle est « la gorge du Diable », il s’agit du point de vue principal depuis lequel on peut appréhender la masse d’eau qui tombe, l’émulsion d’eau dégagée qui obscurcit le pied des cascades et qui ressemble à une gorge sombre, nuageuse, impressionnante, où il ferait très peur s’y perdre… nous avons passé deux très belles journées, à la rencontre des ces cascades, de cette végétation type jungle et de sa faune, avec 2 dédicaces principales : la première pour les papillons, par milliers et d’une beauté incroyable avec des couleurs et des motifs sublimes ; la deuxième pour une bête nommée « coati » qui ressemble à un croisement entre le hérisson et le blaireau qui a eu le toupet de venir nous voler le pain de la bouche, et croyez moi, l’expression est à prendre au sens littéral du terme. Pourtant les gens qui me connaissent, savent combien la nourriture est importante pour moi, mais là, comment dire, nous n’avons pas eu le choix, le coati nous a détroussé !!!!! Ah, ma mémoire défaillit mais Nicolas vient à ma rescousse, j’ai oublié une mention tout autant spéciale pour une araignée ENORME, type mygale poilue, découverte dans le parc, j’ai eu la frousse toute la journée et croyez moi, j’ai bien regardé où je mettais pied, mains...de peur de la retrouver… (cf. la photo)
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Quand 2 papillons se rencontrent.... |
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Le voleur de pique nique !!! |
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La fameuse araignée, sans aucune retouche !!!! |
Nous embarquons pour un nouveau bus, cap pour Buenos Aires maintenant, à la prochaine !!!!