mercredi 30 mars 2011

Bol d'air à Bariloche

Après l’intensité de Buenos Aires, nous avons pris la direction de la région des lacs au centre Est du pays. Nous nous sommes payés le luxe de prendre l’avion (300 € pour deux), que nous avons failli rater d’ailleurs (merci à Nicoco pour m’avoir imposé de doubler tout le monde, par nécessité et sans gêne, même si j’ai failli me battre avec un argentin peu diplomate !). 

A l’arrivée, la poisse des transports continue puisque nous nous sommes faits chiper la dernière voiture de location sous le nez, le taxi censé nous déposer en ville est tombé en panne et au final nous avons attendu le « bus collectivo » 1H30 dans un aéroport désert à 22h…Après 30mn de marche avec notre bardas sur le dos à onze heures du soir, nous arrivons enfin dans notre auberge bien sympathique mais clou de la soirée, Nico se rend compte qu’il a oublié sa doudoune à Buenos Aires. Et oui, comme il le dit lui-même « Je me relâche » (manquait plus que ça !!), heureusement pas de l’intestin, mais ces derniers jours, nous oublions régulièrement des choses (enfin jusque-là Nico), tels la doudoune, le guide et le sac ! Mais petit message à la famille Ardissone / Girault, il ne m’a pas encore oublié devant l’hôpital ;-) Enfin le plus compliqué reste le réacheminement en cours de la doudoune pour affronter le froid prochain patagonien. Affaire à suivre donc.
Le lendemain, réveil avec vue sur le lac dans la ville de Bariloche, j’en profite donc pour vous décrire un peu le cadre et la région : située aux portes de la Patagonie, dans le massif andin de l’Est argentin, cette région est réputée pour ses immenses forêts, lacs et massifs dentelés. C’est ce qui lui vaut d’attirer de nombreux touristes de toute l’Argentine, été comme hiver pour s’adonner à des sports de plein air (ski, randonnée, cheval, pêche…). C’est donc un lieu de villégiature pour tous les argentins, les moins riches opteront pour les nombreux campings ou cabanas alors que les populations aisées prendront place dans des lodges luxueux. Certains disent que c’est la petite Suisse argentine, Nico et moi ne connaissons pas ce pays, cependant, entre nous, nous ne sommes pas restés bouche bée devant cette région, avec la forte conviction que nos Alpes et Pyrénées n’ont rien à envier à ce lieu. (Par contre, petite pensée pour mon papa car le paysage est ponctué de lacs immenses et de très belles rivières qui font le bonheur des pêcheurs. A la retraite, mon petit papa, direction Bariloche !). D’ailleurs la célèbre « Ruta de los Sietes Lagos » que nous avons fait en Fiat Uno (Si si messieurs, conception des années 80 quand même !), donne un bon aperçu de cette région, alternant entre lacs et forêts de péhuens (araucarias) et de sapins, le tout regroupé au sein de quelques parcs nationaux, dont le plus célèbre Nahuel Huapi. La transition est toute faite, car les consonances de ce nom, m’amène à vous parler de la population originelle de cette région, les Mapuches : communauté indienne « peuple de la terre » venue du Chili puis du fait de la « conquête du désert » par les espagnols et plus récemment de la « redistribution des terres », ces agriculteurs, chasseurs et cueilleurs sont en voie de disparition ou de dénaturalisation, on en dénombre quelques 300 000 sur le territoire argentin, mais leur langue, le mapudungun se perd comme leurs traditions... 

Besoin de couper un peu du monde et des gens, nous avons pris le parti de filer quelques jours en randonnée, loin de la civilisation, en pleine nature au pays des hippies. En effet, nous sommes partis du village de El Bolsòn célèbre pour sa communauté hippies installées depuis les années 1970, déclarant ainsi la ville « zone non nucléaire » et « municipalité écologique ».  Nous avons donc fait un trekking de 2,5 jours avec 7h de marche chaque jour dans un paysage assez sympathique même si la pluie et la neige ont parfois mouillé et émoustillé nos motivations. Mais qu’à cela ne tienne, ce bol d’air nous a fait beaucoup de bien, pour nous ressourcer et recharger les batteries, la ville est loin d’être notre essentiel. Comme je le disais plus haut, nous sommes allés à la rencontre d’un paysage alpin dentelé avec des forêts d’araucarias et de bambous, des lacs, cascades et glaciers. Le chemin fut difficile, non pas tant par son dénivelé mais plus par la lourdeur du sac à porter, nous avions peur d’avoir faim et froid mais au final, nous aurions pu presque nourrir le refuge entier ;-) Au détour de chemins, nous avons rencontré le vrai, l’authentique « gaucho », comme il fait partie du typique argentin, je m’arrête un instant : les gauchos sont l’équivalent des cowboys américains, apparus au 18ème siècle pour chasser le bétail sauvage et dresser les chevaux, ils constituent un des symboles culturels du pays avec son béret, son pantalon bouffant, ses bottes en cuir et son cheval.  

Nous filons maintenant directement aux confins du monde, à Ushuaia car un bateau nous attend pour naviguer quelques jours dans le canal Beagle, mais pour cela, rien de tel que 37h de bus, pour « pêter un boulon », Nico essaie bien de m’attacher, de m’occuper, de me donner des comprimés, mais rester tant d’heures enfermée, même si le paysage est magnifique, ça reste un vrai challenge ! 

Enfin avant de vous laisser, nous voulions faire une petite dédicace à l’ensemble des personnes qui permette à la grand-mère de Nicolas de suivre notre aventure (Gisèle, Marie Jo, Martine, Sylviane…), qui lui lise et lui raconte nos expériences, merci, nous pensons fort à elle. Bises à tous.


Un lac parmi tant d'autres...


Paysage typique local


une belle petite route désertique


pour vous donner une idée des massifs dentelés


Visite d'un glacier


En tout cas, si c'est pas la Suisse, nous avons trouvé la vache Milka !


Une belle forêt d'araucarias (péhuens chez eux)


Le gaucho, le vrai !!!

mardi 22 mars 2011

Parenthèse Japon

Bonjour tout le monde,

Alors en exclusivité, nous voulions partager une bonne nouvelle suite aux interrogations qui planaient sur la suite du voyage : nous avons eu la surprise de pouvoir changer sans encombre les billets du Japon et cela pour seulement 102 € chacun. En effet, ce n'est pas tant le tremblement de terre, mais la situation nucléaire qui nous inquiétait et malgré nos envies fortes de découvrir ce pays, nous avons décidé de ne prendre aucun risque, d'autant que les correspondants sur place nous déconseillaient vivement de venir. Donc pas de regret, mais un vrai soulagement.

Mais la question reste entière, où vont-ils nos petits Ju & Nicoco ? Un indice la photo ci-dessous....


Et oui, cap pour l'Australie du 14 Avril au 10 Mai pour 3 semaines à la découverte de cet immense pays avec comme porte d'entrée, Sydney. Reste plus maintenant qu'à éplucher les sites internet pour préparer cette belle destination.

A la prochaine ! 

vendredi 18 mars 2011

Escale à Buenos Aires

Avant de vous décrire un peu l’ambiance de Buenos Aires, un petit précis sur les voyages en bus et les transferts, pour vous projeter un peu dans notre quotidien…

Depuis la Bolivie, nous prenons régulièrement le bus, le confort est aléatoire et les distances immenses, en particulier en Argentine. Les compagnies proposent différentes options (camas, semi-camas), c’est-à-dire des sièges plus ou moins inclinables (mais je vous rassure, ça ne permet jamais d’avoir une nuit tranquille entre les va et vient de vos voisins et des vendeurs ambulants qui font irruption à chaque stop…), des repas servis dans le bus, la présence d’un steewart et le bouquet final la diffusion de films comme en avion. Cependant, je ne sais pas si c’est le mauvais gout des argentins mais les derniers films étaient, soit sur les tremblements de terre, soit les tsunamis, en tout cas toujours catastrophiques et vraiment nuls… mais quand même, le lendemain du Japon…. Enfin juste pour vous faire sourire et vous peindre Ju & Nicoco dans ces conditions : chacun muni de ses bouchons d’oreille (l’élément essentiel en voyage, croyez-nous !) et de son masque obscurant, emmitouflé dans son sac de couchage (car c’est comme à la SNCF, ils mettent la clim à fond, d’un autre côté les odeurs de pieds ou de bouche de quarante personnes…) et surtout attaché à son sac (on sait jamais si un voleur tentait une incursion dans la nuit…), nous essayons tant bien que mal de trouver une position plus ou moins confortable… Le bus passé, vient la période du transfert à pied, alors idem, petite description : un sac devant, un sac derrière, on a l’impression de porter un âne mort derrière qu’on emmitoufle dans un sur-sac (merci pour le prêt les parents Garlenq !) pour éviter les vols intempestifs et pour le protéger des voyages poussiéreux. Le sac de derrière est impressionnant et pèse environ et respectivement 20 kg pour Nico et 15 kg pour moi, autant vous dire qu’on ne nous bouge pas comme ça et qu’on ne bouge pas non plus très facilement….. Le décor planté, quelques photos d’illustration ;-)



Alors concernant Buenos Aires, nous avons passé 4 jours assez intenses à la découverte des différents quartiers et de la « Buenos Aires way of life ». C’est une jolie ville d’allure européenne qui compte 3 millions d’habitants soit le tiers de la population nationale et qui semble étrangement familière. Pour la petite histoire, c’est entre les années 1880 et 1914, par l’essor des exportations de produits agricoles et bouchers, que la ville a connu son essor. A ce moment là,  les habitants parvenus ont fait construire d’opulentes demeures à la française tandis que les autorités locales dépensaient des sommes folles en travaux publics (parcs, bureaux, bâtiments institutionnels, lignes de métro…). 

Nous avons apprécié cette ville car nous l’avons trouvé abordable (dans le sens accessible, peu complexe), aérée par ses larges avenues et ses quartiers historiques sans trop d’étages, verte et ombragée par ses nombreux parcs, architecturalement belle par de magnifiques bâtiments coloniaux imposants avec une touche importante d’architectes français d’ailleurs, très vivante dans son activité économique et de loisirs. Si je devais vous décrire quelques quartiers emblématiques sur la quarantaine de « barrios » qu’elle compte ….  
  •  Quartier du Micro-centro : c’est un quartier d’affaires aux rues étroites au pied de gratte-ciel gigantesques et d’anciens bâtiments européens. Petit message pour ma cops Anne Gaelle, ça sent un peu Montréal… Une place célèbre est à signaler, la Playa de Mayo, car chaque semaine, « les Madres de la place de Mai », s’y donnent rendez-vous pour rendre hommage à leurs enfants disparus au cours de l’histoire mouvementée et sanglante du pays (j’y reviendrai prochainement)
  • Quartier de San Telmo : c’est le quartier des antiquaires, plein de charme et de caractère, avec ces petites rues pavées et ses bâtiments coloniaux. Il parait que c’est un des premiers quartiers de la ville, quartier très chic à l’époque puis déserté à la fin du 19ème siècle par la classe aisée à cause d’une épidémie de fièvre jaune (au profit du quartier nommé Ricoleta). C’est devenu aujourd’hui un quartier branché, d’artistes, de boutiques design… Nous y sommes allés le dimanche pour chiner, car le marché (ils appellent ça « la féria ») envahit les rues où l’on trouve brocante, bijoux, œuvres d’art, vêtements rétro et objets de collection, une ballade très agréable.
  • Quartier Puerto Madero : c’est le quartier le plus récent car il a été aménagé autour de l’ancien port et l’ensemble de ses entrepôts et docks a été transformé en lofts et autres résidences qui valent à ce quartier d’être le plus couteux de la ville. C’est un quartier d’affaires très agréable mais aussi de loisirs puisqu’a été aménagé une réserve écologique, qui arrive jusqu’à l’embouchure avec la Plata, le fleuve séparant du Paraguay. Un espace de ballade extra en plein centre ville, nous nous sommes mêlés à la foule, un dimanche à la campagne…
  • Quartier de Palermo : c’est le quartier de la classe moyenne, devenu un haut lieu du shopping et de la vie nocturne avec ses nombreux bars, boites, lieux de concert et de danse. D’ailleurs nous avons participé à une soirée percussions formidable à la Bomba de Tiempo et à un cours de tango, des plus sensuels et élégants (mais nous n’avons pas osé nous y mêler, il n’y avait aucun débutants et en basket…). Une soirée rythmée et tellement sensuelle, une sublime immersion dans la culture dansante.
  • Quartier de la Boca : c’est un quartier populaire et devenu emblématique de la ville : au milieu du 19ème siècle, des immigrants espagnols et italiens s’y installèrent pour travailler sur les chantiers navals et dans l’exportation en particulier bouchère. Ils construisirent des maisons de bric et de broc en tôle ondulée et utilisaient les surplus de peinture des bateaux pour peindre leurs maisons. C’est aujourd’hui ce qui fait le charme et l’aspect typique, haut en couleurs de ce quartier. Autre élément notable du quartier, l’équipe de football. Et oui, en Argentine comme à Marseille, le football c’est culturel, et dans ce quartier populaire siège l’équipe locale de Boca Juniors, l’ancienne équipe de Maradona.

D’ailleurs parmi les choses à vivre à Buenos Aires, il y a le match de foot : alors pour ce chapitre, j’invite la famille Garlenq à s’abstenir de lire, car ce n’était pas des plus recommandables… nous n’avons pas voulu nous mêler aux touristes et après renseignements pris auprès de locaux, nous nous sommes rendus sur place en bus les plus pouilleux possible quelques heures avant le match. Sauf que nous n’avons pas trouvé de places au marché noir mais une combine avec le responsable de l’orchestre des supporters. Et là, ça été le début de la découverte des dessous de la mafia locale : nous avons passé allègrement 2 check points sans billets, uniquement par pistons. Sauf qu’arrivés au pied des tribunes, ce fameux intermédiaire nous a complètement plantés, alors nous étions dans l’enceinte du stade, sans possibilité de rentrer en toute légalité. Position assez délicate mais heureusement, la mafia est toujours là pour vous aider, nous sommes allés à la rencontre du responsable des supporteurs qui, après un rituel amusant (mettre les billets de banque dans une carte d’abonnés), nous a accompagné en montrant aux vigiles les cartes d’abonnés absents…. Donc après pas mal d’angoisses car pour vous décrire le cadre, il y a quand même 56 000 personnes qui affluaient, nous nous sommes faits refoulés plusieurs fois, les abords du stade ne sont pas des plus recommandables, nous ne savions pas du tout comment allaient se passer les choses, enfin, pas mal de stress mais à l’arrivée, quelle aventure une fois entrés dans le stade ! Nous étions dans la tribune des supporters, tel un virage au stade vélodrome, les gens sans placement, sont restés debout tout le match à chanter sans interruption aux rythmes d’une fanfare latine. Hommes, femmes, de tous âges (bon pas de tous milieux car les riches n’étaient pas dans cette tribune), à encourager leur équipe (malgré la défaite) jusqu’au bout du match et même après dans une ambiance vraiment bon enfant. C’était super, et le spectacle ne s’est pas arrêté au cou de sifflet final puisque jusqu’à l’arrêt de bus final, notre embarcation dansait et chantait encore aux sons des chants partisans. Une belle leçon de supporters (petit message pour le papa de Nicoco, les marseillais n’ont qu’à bien se tenir !)

Voilà donc en quelques bribes notre aventure de « Porteños » (c’est comme cela que nous appelons les habitants de Buenos Aires), intense, animée et charmante mais surtout populaire ce qui nous a permis de sortir un peu des sentiers touristes... A consommer sans modération.

Le quartier typique de la Boca


Le marché dominical de San Telmo


Un des poumons verts de la ville


Puerto Madero


Quartier du Microcentro


Cours de tango


jeudi 17 mars 2011

Premiers pas en Argentine

Après les magnifiques paysages de la Bolivie, nous avons sauté la frontière (sauté est un bien grand mot puisqu’il nous a tout de même fallu plus de 3h pour passer la douane argentine…mais au final sans encombre) et rejoindre l’Argentine jusqu’au 14 Avril soit près d’un mois. Au programme de ce pays, nous avons : traversée du Nord au Sud, soit plus de 5 000 km pour rejoindre Ushuaia, la terre de feu et le Cap Horn, avec des arrêts à Salta, aux chutes d’Iguazu, à Buenos Aires, Bariloche, la Patagonie puis la Terre de feu. Autant vous dire que nous allons voir du pays et varier en température…..

Par contre, 2 contretemps pour les moins majeurs nous interrogent pratiquement depuis que nous sommes arrivés : le premier est bien entendu le tremblement de terre au Japon, au-delà des répliques et des perturbations dans les transports (nous devons y arriver mi-Avril), c’est surtout la catastrophe nucléaire qui nous inquiète et qui remet peut-être en question cette destination. Nous nous laissons encore 15 jours de réflexion pour trancher ; l’autre et non des moindres est que nous venons de découvrir que pour faire transit aux USA (entre l’Argentine et le Japon nous passons par Dallas, genre 5h), nous avons besoin d’un visa de transit. Pour Nico pas de problème car il a un passeport électronique, mais pour moi, il est nécessaire de faire faire ce visa du coup via l’Argentine….et c’est là que ça se complique….donc nous allons faire le forcing une fois à Buenos Aires, mais rien n’est joué… Enfin, au-delà de ces interrogations, que nous partageons avec vous, restons sur une touche très positive, cette première semaine en Argentine, retour sur déjà 35h de bus…
La porte d’entrée au Nord Ouest de l’Argentine fut les villes de Salta et Jujuy, anciennes villes coloniales typiques avec de très belles églises, des bâtiments blancs et de grandes places arborées. Nicolas a été un peu malade pendant quelques jours (petit message pour Martine, la maman de Nico, rien de grave, juste quelques perturbations intestinales, qui ont affaibli le petit), donc nous avons un peu ralenti le rythme, cependant, au-delà des villes a proprement parlé, nous sommes allés à la rencontre de la forêt subtropicale humide (et oui, le tropique du Capricorne est tout proche…) et de thermes locaux. Nous ne sommes pas allés à la découverte des paysages environnants, car ils semblaient ressemblants par rapport à la Bolivie par ses quebradas, montagnes de couleurs, déserts de sel, de même culturellement puisque c’est la lange quechua qui domine….Cependant petit message pour Philippe Boulon, les alentours de Salta semblent splendides et je vous recommande un prochain passage. Enfin petite anecdote, surtout pour la gente féminine, j’ai fait ma première expérience d’épilation du voyage (et oui, Nico commençait à se plaindre !!!), et bien au-delà du fait que l’institut ressemblait plus à un cagibi qu’à un fond de commerce, que la cire était verte et l’hygiène pas irréprochable, l’esthéticienne fut très sympathique et l’épilation très correcte. Donc après quelques appréhensions, 1ère opération réussie !!!  

Sinon, quelques premières impressions d’Argentine : c’est incroyable la quantité de viande consommée, nous avons découvert « la parilla », grillade composée de multiples viandes et abats (petit message à mon petit papa, c’est le paradis pour toi, entre la viande et les frites, tu serais le roi !!!), les restaurants au kilo ainsi que les formes généreuses et assumées des argentines. Ensuite, ce qui nous a également surpris, c’est le contraste avec la Bolivie en terme de climat (il fait très chaud et lourd ici) mais aussi en terme de développement. Arrivés en Argentine, le dépaysement est loin d’être évident avec l’Europe, la société de consommation est omniprésente, les voitures, la nourriture, l’électroménager… et on regrette presque la Bolivie et ses régions reculées….




L'expérience chez l'épilateuse !!!
Pour plonger dans la beauté naturelle de l’Argentine, rien de tel que de découvrir les chutes d’Iguazu aux frontières entre le Paraguay, le Brésil et l’Argentine. Il faut cependant le mériter, puisque nous avons du faire 25h de bus d’affilé à travers de grands espaces et des routes en bitume confortables…. A l’arrivée, nous avons élu domicile dans la ville frontière de Puerto Iguazu, les alentours sont bordés par des fleuves impressionnants (les Rios Parana Iguazu et Uruguay) qui rendent la région très riche ; la terre est rouge ce qui rend les villes de la même couleur, utilisant le minerai pour en faire des briques. La végétation est très dense et luxuriante, le climat lourd et humide. Enfin dernier élément intéressant de cette région, c’est le territoire des anciennes missions jésuites. Petite dédicace pour ma gd mère maternelle, permettez moi d’en dire quelques mots, car j’ai été moi-même agréablement surprise : entre 1609 et la fin du 18ème siècle, les Jésuites fondèrent jusqu’à 30 communautés dans des lieux incroyablement reculés du Brésil, de l’Argentine et du Paraguay, rassemblant près de 100 000 indiens. L’objectif était d’éduquer et d’évangéliser les indiens Guarani tout en les protégeant de l’esclavage. Les communautés étaient autosuffisantes et gérées par les Guarani eux-mêmes. Ils possédaient terre et maison et leurs enfants étaient scolarisés. Très rapidement, les communautés s’enrichirent et ça finit par faire la jalousie des autorités coloniales qui finirent par bannir l’ordre jésuite des territoires de l’Empire espagnol en 1767. On parle cependant de l’uns des plus grandes expériences sociales de l’Histoire et Voltaire qualifiait cet idéal utopique de « triomphe de l’humanité semblant racheter les cruautés des premiers conquérants ». Parenthèse historico-chrétienne close, revenons à nos chutes :

Alors pour découvrir au mieux les chutes, nous avons fait un détour au Brésil, puisque ces dernières sont à cheval sur ces deux pays. De même au Brésil, nous avons visité le site d’Itaïpu qui est un barrage électrique commun au Paraguay et au Brésil et qui répond aux besoins de 90% de la population paraguayenne et 25% de celle du Brésil. Sa production représente dix fois plus de débit que les chutes d’Iguazu, l’acier nécessaire à sa construction représente l’équivalent de 380 fois la tour eiffel et son débit par seconde représente 38 piscines olympiques !!! Oui, on peut le dire, c’était une construction vraiment intéressante à découvrir, écologique dans sa production d’énergie et qui profite, comme les chutes, de cette formidable richesse en eaux. Petit message pour mon gd père, au-delà des aménagements divers et variés, ils ont fait une passe à poissons de 10km, alors avec notre petit barrage, je crois qu’on les ferait bien rire !!!

Alors ces chutes, et bien côté argentin comme brésilien c’était magnifique et très impressionnant. Nous n’avions jamais vu cela, les photos en diront plus et les films suivront : en quelques mots, imaginez un large cours d’eau, le Rio Iguazu, de 1 500m3 par seconde, ajoutez près de 250 chutes / cacades sur 2 km de large (phénomène géologique constitué de la rupture u plateau basaltique sur 2 terrasses de 80m de haut)  et une végétation riche. Le public peut s’en rapprocher par de petits sentiers terrestres, des passerelles et autres avancées sur l’eau ce qui lui garantissent de superbes vues et une douche gratuite en supplément !  Le clou du spectacle est « la gorge du Diable », il s’agit du point de vue principal depuis lequel on peut appréhender la masse d’eau qui tombe, l’émulsion d’eau dégagée qui obscurcit le pied des cascades et qui ressemble à une gorge sombre, nuageuse, impressionnante, où il ferait très peur s’y perdre… nous avons passé deux très belles journées, à la rencontre des ces cascades, de cette végétation type jungle et de sa faune, avec 2 dédicaces principales : la première pour les papillons, par milliers et d’une beauté incroyable avec des couleurs et des motifs sublimes ; la deuxième pour une bête nommée « coati » qui ressemble à un croisement entre le hérisson et le blaireau qui a eu le toupet de venir nous voler le pain de la bouche, et croyez moi, l’expression est à prendre au sens littéral du terme. Pourtant les gens qui me connaissent, savent combien la nourriture est importante pour moi, mais là, comment dire, nous n’avons pas eu le choix, le coati nous a détroussé !!!!! Ah, ma mémoire défaillit mais Nicolas vient à ma rescousse, j’ai oublié une mention tout autant spéciale pour une araignée ENORME, type mygale poilue, découverte dans le parc, j’ai eu la frousse toute la journée et croyez moi, j’ai bien regardé où je mettais pied, mains...de peur de la retrouver… (cf. la photo)












Quand 2 papillons se rencontrent....


Le voleur de pique nique !!!


La fameuse araignée, sans aucune retouche !!!!

Nous embarquons pour un nouveau bus, cap pour Buenos Aires maintenant, à la prochaine !!!!

jeudi 10 mars 2011

Conclusions de Bolivie


I.        Quelques chiffres :
  • 3 semaines de voyage
  • 80 heures de transport pour seulement 2 500 km
  • 1 300 € dépensé à deux  dont logement = 20%, Nourriture = 25%, Transport interne = 14%, Extra sportif ou excursions = 34% et divers =7% )
  • 15 lits essayés
  • Et beaucoup de kilos de patates mangés et de feuilles de coca mâchées ou infusées 
II.        Quelques éléments de contexte sur le pays 

La Bolivie est le pays le plus haut, le plus isolé et le plus accidenté de l’hémisphère, ce qui lui réserve donc des contions climatiques extrêmes : froid glacial, vents violents et chaleur étouffante. Pays de contraste, c’est l’un des pays les plus riches en ressources naturelles mais aussi le plus pauvre d’Amérique du Sud. Elle exporte principalement du gaz naturel, zinc, soja, café, sucre, mais, coton, bois, coca, chocolat et tournesol. L’enjeu à venir est l’exploitation du lithium, car le pays détient 50 % des ressources mondiales et c’est un minerai essentiel rapidement rechargeable et d’avenir (véhicules hybrides et électriques). 

L’histoire de ce pays a été rythmé par :
  •  Des civilisations pré-incas disparues (principalement la culture de Tiahuanaco de 1 400 av JC à 900 ap JC)
  •  La civilisation Inca (900 à 1475 ap JC)
  • La colonisation espagnole (de 1475 à 1825)
  •  L’amputation de son territoire (perte de 50%) par le Chili qui la priva de sa façade maritime et du Brésil qui l’amputa d’une bonne partie de l’Amazonie bolivienne à cause du commerce de caoutchouc.
  • Des luttes de pouvoir, des coups d’états
  • Arrivée en Décembre 2005 d’Evo Morales. Depuis 2005, la Bolivie connait une véritable révolution du fait de l’élection au poste de président, d’un indien ancien cultivateur de coca, Evo Morales. Parmi ses mesures phares : il a fait accorder des droits inédits jusqu’ici à la majorité indienne du pays ; il nationalisa les réserves de gaz ; il augmenta les taxes sur les investisseurs étrangers du secteur énergétique. Des mesures qui opposent les riches et les pauvres du pays et qui divisent le pays.
D’une superficie équivalente à 2 fois la France, la Bolivie possède une diversité de paysages incroyables : des pics vertigineux aux déserts de sel en passant par la jungle. De plus, du fait des importants dénivelés (de 130 m en Amazonie à 6 542 m dans les Andres), il existe une immense diversité écologique, géologique, animale et végétale, d’ailleurs la Bolivie a l’une des biodiversités les plus impressionnantes du monde en particulier en Amazonie. 

Le pays compte 9,8 millions d’habitants dont 60% sont d’ascendance indienne (36 groupes indiens reconnus) et en particulier des communautés Aymara, Quecha et Guarani, c’est la plus forte population indigène d’Amérique latine. 1% de la population est d’origine africaine, du fait de l’esclave sous l’ère espagnole. 95% des boliviens se disent catholiques, cependant les croyances animistes incas et aymaras complètent leurs pratiques religieuses (culte important voué à Pachamama, la Terre Mère…). 

Il existe de profonds contrastes entre la vie à la campagne et à la ville car tandis qu’une grande partie des campagnards n’ont ni eau courante ni chauffage ou électricité, les citadins jouissent de tout le confort moderne. Ce qui rassemble cette population contrastée, c’est cette identité bolivienne, ses traditions et ses origines.
 
D’ailleurs en terme de symbole, comment ne pas citer la tenue traditionnelle des femmes : il est constitué d’un chapeau melon vert foncé, noir ou brun ; de 2 longues tresses jointes par un pompon de laine noire ; d’une jupe plissée accompagnée de plusieurs jupons ; d’un tablier en coton et du traditionnel rectangle de tissus appelé « aguayo « , porté sur le dos et noué autour du cou qui sert de fourre tour pour transporter aliments, récoltes ou enfants. Ce costume traditionnel aymara est un véritable acte identitaire aujourd’hui, à la campagne mais surtout en ville. 

En terme de niveau de vie, la Bolivie souffre des 3 grandes plaies des pays en développement : taux de mortalité infantile élevé (45 pour 1 000), taux de natalité élevé (3,17) et faible taux d’alphabétisation (86,7%). On estime à 64% de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, 80 % en zone rurale. 

Alors en ce qui concerne la gastronomie, du fait de la richesse de la terre, il faut noter qu’ils cuisinent des produits très frais et cultivés localement. Le repas principal est le midi (almuerzo), avec une soupe en entrée (de légumes, quinoa, mais, épinard, champignons) et un plat de résistance généralement constitué de riz, pommes de terre (200 variétés sur place), quinoa, oignons crus, tomates voire de viande (poulet ou viande hachée) ou de poissons (truite principalement). Pas de dessert particulièrement. Pour le reste de la journée, beaucoup de thés (maté de coca ou trimate = camomille, coca et anis) et de grignotages sucrés et salés.  


III.        Notre conclusion sur ce pays  

Nous avons beaucoup apprécié ce pays, en particulier par la diversité et la richesse de ses paysages, façonnés par l’eau et le vent. L’improbable ville de La Paz, nous a également interpellés. Nous avons découvert un pays, pas si dangereux qu’on le disait, où la vie est peu chère et où la pratique de l’espagnol a été fort agréable. Pour nous, le point fort de ce voyage a été la découverte et l’immersion dans les modes de vie et traditions urbains et ruraux grâce à la rencontre avec les habitants. Nous avons également apprécié la nourriture saine et la découverte de plantes médicinales locales. Cependant 3 semaines, c’est une période très courte malgré le rythme intense que nous avions, la Bolivie méritait beaucoup plus de temps. Enfin la saison des pluies, qui inonde les villes et rend impraticables les routes, nous a un peu handicapés dans la découverte de la forêt amazonienne en particulier. Quelques mots de Nicoco (si si, je vous promets) :
·         "Une expérience de bénévolat inattendue avec nos petits vieux de Sucre, avec une réactivité et des échanges surprenants et un attachement qui s’est vite réalisé.
·         Ces petits moments passés en famille à Sucre que j’ai adorés.
·         C’est quand qu’on va à Sajama en même temps que le Macchu Pichu et puis la jungle et puis …….il nous faudrait 3 mois dans chaque pays."

IV.        Notre tour du monde : point après le 1er pays 

Ce premier pays s’est déroulé à merveille et nous donne l’eau à la bouche pour la suite. Nous avons même été surpris par la facilité déconcertante que nous avons eu de voyager ensemble, alors qu’a priori il aurait pu avoir plus de difficultés dans la différence de rythmes respectifs. Nous avons une folle envie de continuer plus encore de voyager ensemble, de partager, de vibrer, de rencontrer, de vivre ce que chacune de ces rencontres peut nous apporter.   

Enfin, la citation tibétaine suivante nous suit dans notre voyage : « le voyage est un retour à l’essentiel » et au cours de ces mois, l’intérêt est aussi de découvrir ou redécouvrir ce qu’est notre essentiel pour mieux l’apprécier et l’entretenir. 

Après 1 mois, nous sommes d’accord sans équivoque pour dire pour le moment, que notre essentiel c’est : les êtres qui nous sont chers (famille et amis) présents ou non à ce voyage. Il est vrai que le voyage permet de bouleverser les habitudes, les rituels, les trains-trains, de passer au-delà du petit confort quotidien pour s’ouvrir à la vie, à la découverte et aux échanges. Ces éléments là, nous semblent également importants dans la définition de « l’essentiel » car par l’ouverture et la découverte, nous nous enrichissons. 

Excursion à Los Lipez

Comme convenu, nous sommes donc partis 5 jours dans la région de « Los Lipez » pour un voyage en 4x4 des plus dépaysants, riches avec des paysages à couper le souffle. De retour à la civilisation, après quelques difficultés de connexion Internet, je vais essayer de vous décrire notre incroyable découverte. Alors telle une recette de cuisine, voici en quelques lignes les ingrédients de ce fabuleux cocktail (petit clin d’œil à ma chère Maman, je reprends les premièrement, deuxièmement…) :
  1. Prenez une région assez désertique située entre 4 000 et plus de 6 000 m d’altitude, qui regorge de minerais et minéraux, permettant d’obtenir des couleurs de terre, de roches et d’eau du rouge, blanc, jaune, vert et gris en passant par toutes les tonalités possibles ce qui permet d’obtenir un feu d’artifice de couleurs. 
  2. Ajoutez un saupoudrage de neige sur les hautes montagnes, une végétation constituée quasi exclusivement de plantes basses  voire d’arbustes prêts à se rassembler spontanément pour supporter un climat rude. 
  3. Rencontrez les rares habitants de culture Quecha (d’ailleurs, je n’achèterai plus par hasard la marque distributeur Decathlon du même nom!) qui vivent principalement de l’extraction des différents minerais. Et qui étaient de tous âges, particulièrement éméchés et enjoués du fait du Carnaval (3 jours de fête nationale dont les principaux attraits sont la bataille d’eau, le défilé en fanfare et surtout la beuverie, nous avons croisé des hommes allongés dans la rue en plein journée, ivres mort). 
  4. Observez une faune rare et originale telle les lamas (animal symbole et courant de la Bolivie), les vigognes (espèce de lamas sauvages), des autruches, des faucons royaux, de majestueux flamants roses, des lapins kangourous (dont nous avons oublié le nom mais à défaut très rigolos) et plus couramment des ânes, canards, chèvres et renards.
Et vous obtiendrez de fascinants paysages désertiques, des déserts de sable, de minerais, de sel, de pierre, des montagnes de couleurs, le tout bien entendu façonné par les aléas climatiques (eau et vent principalement). Je vous laisse maintenant apprécier en images mais avant cela permettez moi d’illustrer par quelques exemples :

  • la laguna Verde : niché au pied du volcan Licancambur, ce lac doit son extraordinaire couleur bleue – verte à l’importante concentration en carbonates de plomb, de souffre,  d’arsenic et de calcium.
  •  la laguna Colorada : lac de 6 000 hectares dont la couleur telle le Colorado, provient des algues et du plancton qui prospèrent dans une eau riche en minéraux (sodium, magnésium, borax et gypse).
  •  le salar d’Uyuni : la plus vaste réserve de sel au monde couvrant 1 210 600 km². Ce dépôt de sel provient des minéraux lessivés des montagnes et accumulés au point le plus bas (c’est-à-dire 3 653 m d’altitude quand même !). Quand il est asséché, le salar représente un désert d’un blanc immaculé à perte de vue. Quand il est inondé, comme nous l’avons découvert, la surface reflète à la perfection les nuages et le ciel.
  •  et les déserts de sable dont les plus connus sont les énormes Rocas de Dali et l’Arbol de Piedra.
Enfin, clou du voyage, la tentative d’ascension d’un des volcans enneigés, le Licamcabur : haut de 5 960 m accueillant à ses pieds les lagunas verde et blanca, son ascension est particulièrement difficile et escarpée du fait des cailloux volcaniques mais aussi de son altitude. Nous avons attaqué l’ascension à 4 400 m à 4h du matin, après une courte nuit difficile, dopés à mort par des plantes pour supporter l’altitude (mâchage et infusion de Coca, infusion de plantes locales telles la Poupoussa) mais aussi un peu énervés par des suisses-allemands, bien décidés à monopoliser l’unique guide sur place et  à nous laisser tenter l’ascension avec le chauffeur et la cuisinière… mais faites nous confiance, nous n’avons pas lâché l’affaire. Et bien cette ascension a été terrible (petite pensée pour mon papa « j’avais le vertige en regardant en haut, tu imagines le truc !!). Après 1 300 m de dénivelé exclusivement positif, nous avons finalement cédé à 5 700 m, les jambes étaient terriblement difficiles à mouvoir par manque d’oxygénation sûrement, le souffle très court, la chaleur montante mais c’est moi, qui ait eu peur de la neige et de la redescente acrobatique. Un peu déçus tous les deux, mais finalement très fiers d’avoir monté autant à une telle altitude et puis la vue, le lever du soleil étaient tout simplement magiques !! Cependant nous n’avons pas dit notre dernier mot pour le 6 000 m (Nico, quand tu veux dès que tu me trouves une ascension sans neige !).
En terme de conditions de vie, nous étions en tout 7 personnes à voyager dans le 4x4 : 5 français, un chauffeur et la cuisinière. En terme d’ambiance, tout s’est bien passé, nous avons très bien accrochés les uns les autres, le staff était très professionnel et expérimenté, seule difficulté éventuelle : 1/ le froid et 2/ les conditions précaires. En effet, les nuits étaient terriblement glaciales et nous n’avons pas hésité à dormi collés – serrés dans le même sac de couchage pour des questions de survie ! Dans les refuges nous n’avions parfois ni eau ni électricité (mais promis, les parents, nous nous sommes lavés les dents et le reste tous les jours, enfin Martine, je ne suis pas sûre pour Nico ;-)) Bon et petit message pour les copines, ça était quand même dur d’accepter des conditions sanitaires des plus que précaires et en particulier de devoir supporter ses cheveux gras…. Merci à l’inventeur du gant et de la savonnette !!!! 

Pour conclure, cette région à elle toute seule justifie une visite en Bolivie, car elle est vraiment à couper le souffle par la diversité et richesse de ses paysages plus surprenants les uns des autres. Alors je vous invite à tenter l’aventure, car comme me disait Nicolas « ça ne peut se décrire, les photos restent insuffisantes, il faut le vivre ». C’était en tout cas, un bouquet final extraordinaire, qui nous mène maintenant vers l’Argentine… 
Vue depuis le Licamcabur au levé du soleil
Au pied du Licamcabur les lagunas verde et blanca
La laguna Colorada
L'arbol de Piedra
Coucher de soleil sur le Salar d'Uyuni
Effets sur le salar d'Uyuni1
Effets sur le salar d'Uyuni 2

Passage à Potosi & Tupiza

Avant de découvrir les merveilleux paysages du Sud Ouest de la Bolivie, nous sommes allés à la rencontre de 2 villes et je voudrais partager avec vous notre émerveillement, chacune d’elle pour des raisons différentes. Sachez cependant que pour rejoindre ces villes, il nous a fallu pas mal d’heures de bus, de nuit comme de jour, sur bitume comme sur piste, mais avec à la clef, de superbes paysages plutôt de pierres. 
  • Potosi et son destin chaotique : la ville de Potosi nous a fasciné par son histoire, que je vous conte en quelques lignes : les conquistadors espagnols ont fondé la ville en 1545 au pied du mont Cerro Rico, « le mont riche » pour en extraire l’argent. Pendant les années d’opulence, soit 4 siècles, la cité devient la plus grande et la plus riches des Amériques et une croyance populaire disait que la richesse produite aurait pu permettre de construire un pont d’argent jusqu’en Espagne. En tout cas, la monarchie espagnole dépendait à l’époque entièrement des bateaux qui apportaient l’argent de Potosi. A cette période, on édifia plus de 80 églises, la population atteignait près de 200 000 habitants et faisait de Potosi l’un des plus grandes villes de la planète et l’on fonda même un hôtel des monnaies pour frapper l’argent. Cependant, cette opulence cache des conditions d’extraction abominables : pendant la période coloniale on estime à 8 millions d’indiens et d’africains qui périrent dans les mines par accident ou à la suite de silicose.
Lorsque le filon commença à s’épuiser au début du 19ème siècle, le déclin et la pauvreté s’abattirent sur la ville. D’autre part, la ville fut pillée lors des luttes pour l’indépendance. Et enfin, pour couronner le tout, la chute brutale du cours de l’argent ont définitivement fait basculer la fille dans la misère.
Aujourd’hui, la ville reste belle par son patrimoine colonial (églises, bâtiments, places ombragées…) mais tout tombe un peu en décrépitude et c’est fort dommage quand on y découvre toutes les richesses architecturales. Enfin, en terme d’extraction, l’argent permet à peine aux mineurs de se nourrir ; l’étain, le zinc et le plomb permettent à la ville de sortir un peu la tête de l’eau.
Enfin sachez qu’en 1987, l’Unesco a inscrit Potosi au patrimoine mondial de l’Humanité en raison de son passé mouvementé et de sa somptueuse architecture coloniale. Une ville, à ne pas rater... mais aussi ses environs, puisque nous avons découvert les sources thermales de Tarapaya (cf. photos) dont un lac de cratère, l’Ojo del Inca, aux eaux à 30°C dans un cadre majestueux, à vous d’en juger. 
  • ·         Tupiza et son cadre incroyable : située à 2 950 m d’altitude, capitale du Sud Chichas, Tupiza est nichée dans un cadre spectaculaire : entourée d’un paysage déchiqueté fait d’étranges rochers érodés aux multiples couleurs et entrecoupés de sinueuses quebradas (ravins) aux pentes parsemés de cactus. Les quelques photos jointes vous permettront d’avoir une idée plus concrète de la beauté de ce paysage et c’est aussi un avant goût de notre périple à suivre, car Tupiza est aux portes des salars et lagunas qui nous attendent…. Après d’âpres négociations, nous partons finalement avec trois autres français pour un périple de 5 jours en 4x4…. Aventure à suivre…