mardi 13 septembre 2011

Conclusion du voyage depuis la Muraille de Chine

Comme promis, dernière étape de notre voyage, la Grande Muraille de Chine. Le tronçon que nous avions choisi d’arpenter était celui entre les villes de Simatai et Jinshanling, à 110 km au Nord de Pékin. C’est soit disant la partie la plus éloignée mais aussi la plus belle et saisissante, tout en étant peu fréquentée. Cependant, nous avons appris, durant le voyage (de nos échanges entre voyageurs), que ce tronçon était fermé pour rénovation….or, nous sommes tombés par hasard sur une affiche dans un hôtel qui proposait un logement au beau milieu de ce tronçon avec comme combine de jouer à cache-cache avec les gardes pour accéder tout de même à la muraille (ça me faisait penser à Marcel Pagnol dans la Gloire de mon père, qui jouait à cache-cache avec le garde du canal, petite pensée toute particulière à la grand-mère de Nicoco qui habite à la Treille, le village de Marcel Pagnol).
Avant de s’attaquer à la muraille et aux gardes, il a déjà fallu rejoindre notre lieu de campement, or « hors des sentiers battus » est synonyme de « parcours du combattant ». Il a d’abord fallu trouver le bon bus sous une pluie battante, que le chauffeur accepte de nous déposer à un endroit précis (pour s’en assurer, rien de tel qu’un appel à la cantonade dans le bus « y-a-t-il quelqu’un qui parle Anglais dans ce bus pour aider deux occidentaux en perdition ?). Une fois déposés sur une aire d’autoroute, nous avons monnayé un appel depuis le portable de la caissière de la station service pour qu’un taxi vienne nous chercher. Après 15 mn d’embardée sur une route mouillée et sinueuse, on nous propose de traverser à pieds une rivière car le pont a cédé, la nuit comment à tomber. Une fois de l’autre côté, un autre véhicule nous attend, très laborieux sur son démarrage en côte, nous finissons par parvenir de nuit à l’auberge. Notre ami chinois Vincent, nous avait parlé d’un proverbe chinois qui prend alors tout son sens : «  si tu veux avoir un meilleur point de vue, il faut monter plus haut » (sous titrage : si tu veux voir de belles choses, il faut les mériter). 

Après une courte nuit dans cette auberge sommaire (toilettes à commande vocale au fond du jardin, nattes au sol et eau froide) mais sympathique, nous partons dès 7h à l’assaut de la Grande Muraille. Première surprise, l’auberge se trouve au beau milieu de la muraille (quel luxe pour la peine !), le but étant de prendre notre route d’un côté avant la venue du garde (pour 4h de marche) puis retour en taxi et de l’autre après son service (pour 2h de marche) et un sublime coucher de soleil. 

Permettez-nous de vous parler un peu de cette Grande Muraille (en chinois traditionnel : 長城 ; littéralement la « longue muraille ») : c’est un ensemble de fortifications militaires chinoises construites, détruites et reconstruites en plusieurs fois et plusieurs endroits entre le IIIe siècle av. J.‑C. et le XVIIe siècle. Pour la petite histoire, il n’existe pas « une seule muraille de Chine » mais une multitude de tronçons car c’était une tradition de construire des murailles pour se protéger entre royaumes au sein même de la Chine. Ce n’est qu’en 220 av JC que Qin Shi Huangdi, 1er souverain à avoir uni le pays sous une seule loi, décide de protéger l’ensemble de son empire par une gigantesque ligne de fortifications. La construction des 15 000 tours et des 25 000 fortins, ainsi que des escaliers et des murailles les reliant entre eux sollicita la mobilisation de milliers de soldats, paysans et détenus dans tout l’Empire. Un travail titanesque mais qui n’obtint pas l’effet escompté puisque à plusieurs reprises les nomades d’Asie centrale réussirent à s’imposer sur le trône chinois (turcs et moghols). Cette muraille-ci, la dernière, part de la frontière avec la côte au nord de Pékin et va jusqu'au désert de Gobi en Mongolie. C'est la structure architecturale la plus importante jamais construite par l’homme à la fois en longueur, en surface et en masse. La longueur totale des murs serait de 6 700 km, elle mesure 6 à 7 m de hauteur, et 4 à 5 m de largeur. Concernant sa visibilité, les débats sont clos, elle est bien visible depuis l'espace, par beau temps et à l'œil nu du fait principalement de son ombre (car sinon elle n’est pas plus large qu’une autoroute). 
Tracé de la "Grande muraille de Chine" par image satellite
Tracé de toutes les "autres murailles" existantes
La volet historique étant dévoilé, passons au concret, nous sommes partis pour  l’ascension de la Grande Muraille, le mot « ascension » n’est pas choisi au hasard car c’est notre première surprise, la muraille suit les crêtes découpées du relief chinois donc ça ne cesse de monter et descendre à l’aide de marche qu’il est parfois plus pratique de prendre à 4 pates tant le dénivelé est important. Au fil des heures le temps se lève et c’est un vrai enchantement, la muraille se dévoile petit à petit à l’horizon, à perte de vue, on devine ses fortins et fortifications. Ça parait incroyable, comme une interminable chenille géante accrochée à la montagne qui traverse les massifs montagneux à perte de vue. Colossal et majestueux à la fois, quel travail titanesque, Waouhhhhh ! Et puis, comble du luxe, nous pourrons profiter de la Muraille pendant les premières heures de la journée, seuls, sans touristes ni chinois. Même par la suite, l’affluence sera très modérée, la section étant partiellement fermée, les convois sont redirigés vers d’autres sites. 

Mais l’émerveillement ne fait que commencer, de retour à l’auberge, nous avons le luxe de déjeuner en terrasse avec en premier plan la muraille (avec en dessert, une glace, un Magnum !!), et nous nous prêtons même à une petite sieste au soleil. A 17h, le garde termine son service, nous nous jetons alors de nouveaux sur les pavés de la muraille pour aller admirer un coucher de soleil vraiment exceptionnel, le temps est incroyablement clair (comme si il avait décidé de nous faire ce cadeau pour notre fin de voyage), la muraille se dessine au loin et le paysage de montagne aux alentours est magnifique, avec une vue quasiment à 360°, assis aux portes d’un fortin, nous sommes tout simplement en émerveillement devant ce magnifique moment que nous offre la nature. Tellement bien, que nous ne voyons pas arriver la nuit et que nous rentrerons à l’auberge à la lampe de poche, mais clou du spectacle, c’était la soirée de la pleine lune, alors celle-ci se présente et monte petit à petit dans le ciel. 
Dormir au pied de Mao, valait bien une photo ridicule !
Il y a un peu de dénivelé...

Nicoco seul sur la muraille
Julie qui se dore face à la muraille


Séance photo délirante - Phase 1

Séance photo délirante - Phase 2




Que demander de plus pour finir ce voyage, quelle meilleure conclusion ? Je crois que la photo ci-dessous peut faire office de conclusion sur ce voyage, je vous laisse libre de l’interprétation, en tout cas, vous ne pouvez pas dire que nous n’avons pas l’air heureux…. 



jeudi 8 septembre 2011

Shanghaï versus Pékin

Fin de voyage chinois sous des contrées plus citadines puisque nous irons à la rencontre de Shanghai puis Pékin, énormes capitales tiraillées entre modernité et tradition, qui donnent le vertige. Pour rejoindre Shanghai, nous avons fait l’expérience du TGV chinois, quel choc après la lente locomotive qui nous tira quelques jours auparavant durant 15h jusqu’au Sichuan. Là, tout est très moderne, efficace et silencieux, alors pour ceux qui veulent des détails, je vous laisse demander directement à Nicoco qui a analysé de fond en comble l’appareil !

Nous commençons donc par Shanghai, la capitale économique de pays qui compte en moyenne depuis 1990, 12% de croissance annuelle. Cette ville portuaire de 20 millions d’habitants constitue une capitale internationale tournée vers le monde et la modernité. Elle a des faux airs de Hong Kong. D’ailleurs il parait que Mao la détestait car elle était le symbole du capitalisme et de l’impérialisme. Et pour cause, historiquement, Shanghai doit son principal essor à l’arrivée des Occidentaux, au milieu du 19ème siècle et à l’établissement de leurs concessions. A l’origine, toujours ces guerres de l’Opium, la défaite des chinois et le traité de Nankin qui les oblige à ouvrir 4 ports au commerce étranger, dont Shanghai. Concrètement, ces territoires restent chinois (à la différence de Hong Kong) mais ils relèvent de la législation des autorités étrangères, ce sont des enclaves quasi-coloniales. A Shanghai, l’on comptait des concessions française, anglaise et américaine. Fin de ce fonctionnement en 1943. Cependant Shanghai reste aujourd’hui le poumon économique chinois, le symbole de la modernité, la concurrente inavouée de Pékin.

Ceci étant dit, comme vous le savez ou l’avez découvert, nous ne sommes pas fans des villes, alors nous avons décidé de prendre notre parti, en visitant cette ville d’abord en faisant une petite ballade puis une croisière sur le fleuve Huangpu. A cette occasion, nous avons pu apprécier les deux quartiers emblématiques de la ville qui se font face de part et d’autre du fleuve, entre modernité et patrimoine historique : d’un côté, le Bund, ancien quai de débarquement dans les années 1920, où les gratte-ciel Art Déco de l’époque sont maintenant reconvertis en temples du luxe ;  de l’autre côté, le Pudong, le quartier d’affaires, zone économique franche où les banques rivalisent entre elles en construisant des gratte-ciels toujours plus délirants. Et entre ces deux quartiers, le fleuve accueille un défilé incessant de barges transportant matériaux divers (sable, charbon, bois). Du fait du patrimoine historique mais aussi de la récente organisation de l’Exposition Universelle 2010, Shanghai est une ville de prédilection pour les amateurs d’architecture, moderne et semi-moderne, l’on découvre des bâtiments loufoques, incroyables donnant l’impression que les architectes rivalisent d’ingéniosité pour innover. Par contre, nous avons été un peu déçus par le quartier de résidence des concessions étrangères, nous nous attendions à une petite ambiance française, genre une petite boulangerie et un terrain de pétanque, mais mis à part une rue commerçante emplie de grandes enseignes internationales, quelques hôtels et des platanes, rien de plus … seule la salle de bal du cercle sportif français valait le détour (et c’est là qu’on se dit, que certains ont bien profité les années folles de 1920 !). 

Nous avons donc passé 2 journées agréables, même si cette ville aurait « mérité » à notre goût un peu plus de temps, d’autant que nos soirées furent très réussies, au bord du fleuve, à admirer les bâtiments éclairés, le ballet des barges mais aussi le calme et la douceur de cette ville alors que nous nous attendions à l’agitation et la frénésie consumériste chinoise. Bonne surprise donc, allons voir maintenant du côté de Pékin….

Photo d'époque du quai de débarquement
Idem
Bâtiments délirants pour l'expo universelle 2010
Le quartier d'affaires, le Pudong
L'ancien quartier d'affaires des concessions, le Bund
La fameuse salle de bal du Cercle Sportif Français

Arrivés à Pékin, la sensation est très différente, plus « chinoise » moins internationale, plus « traditionnelle » et moins moderne. Nous aurons là aussi très peu de temps et s’ajoute à cela également, un sentiment étrange que le retour nous rattrape déjà, connectés aux mails, déjà dans des rendez-vous professionnels et personnels, la fin du voyage nous échappe déjà. Alors du coup, ça va attrister les « puritains » du voyage, mais nous l’avons joué cool, nous avons visité la Cité Interdite et la place Tienanmen puis avons déambulé dans les « hutongs », quartiers traditionnels chinois. Nous nous sommes également accordés un petit massage, mais pour ma part, les massages énergiques chinois, ce n’est pas ma tasse de thé, j’ai eu l’impression d’avoir été battue dans le dos, pendant 3 jours, l’effet escompté inverse à celui attendu, leurs massages sont douloureux, mais si au moins ils étaient efficaces….Nous nous sommes également accordés un célèbre et traditionnel « canard laqué », c’était très bon, la tradition veut qu’on vous présente la bête puis que vous la dévoriez sous 3 états, le blanc coupé en lamelles et emballé dans une petite crêpe façon faritas, le reste frit et pour digérer le tout un petit bouillon au canard. C’était très bon, gras, mais bon, cela dit, les chinois adorent le gras et les parties qu’on méprise, comme les pattes par exemple. Ils sont fous ces chinois !!! 

Bon, quelques mots cependant sur Pékin, c’est l’une des villes les plus peuplés et polluées au monde, c’est aussi une cité qui a connu un profond bouleversement dans le cadre de l’accueil des Jeux Olympiques en 2008. Pour vous donner une idée, près de 40 milliards de dollars ont été investis pour rénover / détruire près de 70% des vieux quartiers chinois (une opération « à la chinoise »). Dans ce cadre, les célèbres « hutongs », qui sont ces petits quartiers en brique grise faits de minuscules ruelles, un vrai labyrinthe où les familles s’entassent, un lieu de vie typique où vous palpez la vie pékinoise, disparaissant petit à petit. Comme point fort, il y a bien entendu la Cité Interdite, en quelques mots : ce fut la résidence impériale et le siège du pouvoir à partir de 1404. Les dynasties se succédèrent dans cette ville fortifiée de 70 hectares pouvant accueillir jusqu’à 10 000 personnes, au-delà du roi, principalement ses ministres et concubines. Alors les palais s’enchainent, tous aussi majestueux et colossaux les uns que les autres, avec leurs traditionnelles toitures oranges. Personnellement, nous n’avons pas été ébahis, c’était très beau, nous avons arpenté les rues durant plus de 3 heures et puis nous nous en sommes allés ! Par contre, devant la Cité Interdite, nous avons foulé le sol de la place Tiananmen : réputée comme étant la plus grande place du monde (équivalent de 20 stades de football), elle a été construite pour accueillir près d’un million de personnes, en particulier lors des discours ou défilés de l’époque communiste maoïste. Pour nous, elle est surtout célèbre pour cette photo, d’un jeune homme bravant une colonne de chars. Alors juste pour vous donner une petite explication, en 1989, c’est le début d’un mouvement de manifestations étudiantes demandant plus de libertés et la reprise des réformes. Ce mouvement prend de l’ampleur et inquiète le gouvernement qui décide finalement d’agir par la force en écrasant l’opposition par l’intervention de chars. C’était intéressant de se retrouver sur cette place et d’imaginer ce qu’elle avait vécu. Aujourd’hui, les chinois et touristes s’affairent au milieu de cette place entourée de bâtiments colossaux, symbole de la puissance communiste mais aussi et surtout de la dépouille de Mao Zedong. 

Le fameux canard laqué !!
Sur la place Tienanmen
La place
Une rencontre Confucéenne
Un trône parmi tant d'autres dans la Cité Interdite

Vue d'ensemble de la Cité Interdite

Voilà donc le résumé de nos passages en ville, avec comme sentiments partagés, le constant mouvement et la mutation permanente de ces villes qui semblent en chantier, et bougent à une allure incroyable, au nom de la modernité et au prix du patrimoine culturel. Nous avons eu à chaque fois beaucoup de chance, car nous avons évité ce que l’on appelle localement le « smog », couvercle de pollution, ainsi que la pluie. Mais ne nous en voulez pas trop, nous avons fait ces villes au pas de course pour pouvoir consacrer du temps, à la Grande Muraille de Chine, la dernière étape de notre tour du monde….

mercredi 7 septembre 2011

Sur la route de Shanghaï

Nous avons fait 2 petits arrêts sur la route vers Shanghai : le premier pour découvrir les « Montagnes Jaunes », célèbre site naturel ; le second pour visiter la jolie ville de Hangzhou construite autour d’un lac dans un écrin de verdure.

Les Montagnes jaunes : alors nous vous arrêtons tout de suite, ce massif montagneux n’a rien de jaune, simplement l’histoire veut que l’empereur jaune Huangdi qui venait chercher les ingrédients pour préparer l’élixir d’immortalité (les chinois ont investi beaucoup de temps dans cette quête, c'était le début de l'alchimie, trouver un remède pour la jouvence éternelle, en vain), ait donné son nom à ce fabuleux endroit. Difficile de décrire ce paysage granitique qui regroupe de profonds à-pics et arêtes de près de 1 000 m sur lesquels s’accrochent des pins ; de vertigineux canyons verdoyants ; des parois plus arrondies polies par l’érosion et les vents. Le tout entraine des courants d’air chaud qui forment une mer de nuages que l’on peut dominer depuis certains pics. Ce décor de toute beauté se découvre facilement grâce au travail remarquable d’aménagement : de petits chemins de pierre à même la roche vous guident d’à-pics à pics, ces chinois ont même pensé à construire des toilettes, des snacks et autres services. Car l’endroit est magnifique, mais pris d’assaut par la chinois, soit disant pour se « reconnecter avec la nature », cependant imaginez la scène : des groupes organisés qui s’enchainent, au rythme du micro du guide et les chinois qui continuent leurs conversations téléphoniques voire mettent la musique pour les accompagner sur la route. Autant vous dire que nous n’avons pas la même notion de nature….pour nous c’est synonyme de calme, quiétude et contemplation alors que pour le chinois c’est toujours de la consommation collective rapide.

Nous avons cependant réussi à perdre tout ce beau monde et à passer 2 journées très agréables, même si les genoux de Nicoco continuent à nous inquiéter. Alors bien entendu, petite déception car les piques niques charcuterie – pain se sont résumés à des nouilles lyophilisées dont ils raffolent (un petit peu d’eau chaude, quelques sachets à verser, quelques minutes à attendre et c’est prêt !). Nous avons atteint par d’interminables marches, le point culminant du site, le pic de la fleur de lotus à 1 864m, mais submergés par la mer de nuages nous n’avions que peu de visibilité si ce n’est celle de suivre les impressionnants courants de nuage nous passant au dessus des têtes (d’où l’expression, « avoir la tête dans les nuages », il aura fallu attendre de venir en Chine pour comprendre !). Ces paysages parfois déchiquetés, parfois polis, toujours vertigineux sont magnifiques et nous avons été littéralement saisis et impressionnés par cet endroit. Clou du spectacle, nous avons assisté à un superbe coucher de soleil au cœur des nuages, où les crêtes des montagnes, nous sont apparues petit à petit tel un paysage d’estampes, magnifique !



En compagne de notre nouvel ami chinois, Vincent !

Par contre, nous avons passé une nuit sur place, nous nous attendions à un refuge au milieu des montagnes, mais c’était bien entendu méconnaitre les chinois, nous avons débarqué dans un hôtel 4 étoiles pourri de 134 chambres, la plupart converties en dortoirs non mixtes de 6/7 personnes (notre première nuit loin l’un de l’autre depuis bien longtemps, ça sentait nos jolies colonies de vacances!). La vrai usine donc, les uns sur les autres. D’ailleurs, nous avons eu quelques anecdotes : Nicoco s’est fait harceler par ses voisins de chambre pour assister au lever de soleil (réveil à 5h puis réveil à 6h pour montrer les photos) ; quant à moi, épuisée d’être collée par un guide à la réception de l’hôtel, j’ai commencé à me frotter à lui pour lui faire comprendre qu’il me gonflait, ça a beaucoup fait marrer Nicoco, par contre, lui n’a pas bronché ! Et oui dans l’ensemble ces chinois ont un bon fond, plutôt sympathiques et surtout imperturbables !

De retour en ville, Tunxi rebaptisée Huangshan (littéralement les montagnes jaunes en chinois), nous sommes partis visiter un village traditionnel de la tribu des Anhui. Enfin, avant d’arriver, nous avons eu un petit accident de voiture, rien de grave, un taxiteur peu attentif, un coup de frein devant et « pam ! » nous voilà encastrés dans le 4x4 de devant. Petite frousse donc. Nous n’étions alors plus seuls, ayant fait la connaissance d’un chinois de 25 ans, se faisant appeler « Vincent », très sympathique et à l’anglais impeccable. Nous passerons avec lui quelques jours au cours desquels nous apprendront beaucoup de choses sur la vie chinoise, merci Vincent !!

Pour revenir à notre village, du nom de Hongcun, il était de très mignon en particulier du fait de ses riches maisons de marchands faites de boiseries d’une grande finesse. Cependant, on garde une réserve car il est toujours difficile en Chine de distinguer le vrai du faux car « tout est possible, les chinois sont capables de tout ». Concernant nos marchands, ils se sont enrichis par le commerce du thé et du précieux artisanat du lettré (encre, pinceau, pierre et papier). Les routes de la soie et du thé étaient des réseaux de routes commerciales entre l'Asie et l'Europe.Cette petite ville photogénique et culturelle était envahie par des étudiants en dessin, passionnés par ces belles ruelles, à retranscrire sur papier avec de l’encre de Chine. Et oui, l’encre de Chine, ça vous dit quelque chose ??  C’est un type d’encre prestigieux, d’une part par son aspect indélébile et définitif (à nuancer apparemment) et d’autre part, parce que la fabrication reste mystérieuse car issue de secrets de fabrication ancestraux. Cette encre provient principalement de la combustion de laque avec du charbon de bois de sapin.




Le hall d'une des maisons de marchands
Exemples de chinoiseries

Hangzhou : Après les montagnes jaunes nous rejoignons la province du Zhejiang pour découvrir la ville de Hangzhou réputée pour compter le site lacustre le plus célèbre du pays. Pour vous donner une idée, cette ville se situe à 200km au Sud Ouest de Shanghai, compte 4 millions d’habitants et accueille chaque année près de 40 millions de visiteurs (soit 10 fois sa population). Et oui, c’est toujours le même et le seul problème en Chine, les lieux sont de toute beauté mais pris d’assaut par le tourisme chinois.

Le cadre de cette ville est en effet de toute beauté : imaginez un lac avec ses ilots et digues au milieu d’un écrin de verdures et de collines. Le site est propice aux ballades autour du lac par des chemins impeccablement aménagés mais aussi à des petites croisières en gondoles passant sous de superbes ponts arqués. C’est donc un endroit très romantique, paisible qui constitue une vraie bouffée d’air et de vert, quel plaisir ! Nous en avons d’ailleurs bien profité, nous permettant même une sieste sur l’herbe contemplant les chinois lors de séances photos (ils adorent ça, se déguiser et se faire prendre en photos), profitant de ce havre de verdure (mais aussi de l’autorisation de profiter de la pelouse, car en Chine, ce n’est pas évident…).



Mais cette ville ne se résume pas à ce cadre, elle a bien d’autres atouts : élégante et raffinée, elle compte de nombreuses boutiques internationales et traditionnelles qui reflètent le haut pouvoir d’achat des visiteurs. Le quartier traditionnel, recèle de nombreuses échoppes vendant thé, soie et éléments de calligraphie. La nuit tombée il s’illumine de ses lanternes à dominante rouge, c’est comme toujours, de toute beauté. Plaisir pour les papilles également, nous avons très bien mangé à Hangzhou, en partie grâce à notre nouvel ami chinois, Vincent, qui nous fit découvrir de nombreux mets comme les algues, les racines de lotus, la crème de pois, les soupes, le poulet aux poivres, le poulet au thé….Quel plaisir, nous mangeons vraiment très bien en Chine et c’est incroyable la diversité que l’on trouve, ils doivent avoir un palais très développé car ils apprécient autant  l’acide, l’aigre, le doux que le sucré et raffolent autant des soupes que des produits secs… Bon malgré cela, nous avons toutefois succombé à la tentation de manger un petit morceau dans une boulangerie française ou de boire un coup dans un Starbucks (désolée, mais nostalgie nostalgie !). Au fait, le 4 septembre (jour de mon anniversaire) est passé, nous étions à Hangzhou, alors j’ai eu droit à un « bon anniversaire en Chinois » et à souffler ma bougie sur un gâteau au chocolat, il est pas fort ce Nicoco ?! Au passage, merci à tous ceux qui ont pensé à moi, ça m’a fait très plaisir…

Nous avons eu l’occasion de visiter le musée de la pharmacopée chinoise, nous nous sommes ainsi familiarisés avec une pratique ancestrale complètement inconnue pour nous, mais fortement reconnue en Chine. En quelques mots, les chinois ont développé un savoir faire extraordinaire afin de développer des « médicaments » à partir de plantes mais aussi d’animaux et de pierres, grâce à de multiples procédés de conservation. C’est ce que l’on appelle la MTC, Médecine Traditionnelle Chinoise. D’ailleurs dans une pharmacie, vous avez toujours 2 côtés, le côté classique médicamenteux et le côté MTC avec de nombreux tiroirs remplis de plantes et décoction.
Rencontre en tenue traditionnelle
Hall du musée de la Pharmacopée Chinoise
Rue traditionnelle de la vieille ville d'Hangzhou


Enfin, à l’occasion de notre passage à Hangzhou, nous eu l’opportunité de nous peser, alors nous ne savons pas si ce sont les balances chinoises qui sont flatteuses mais Nicoco affichait 64 kg et moi 56kg, quelle surprise !! Alors si vous souhaitez faire un bon régime, partez en voyage !! Dernière petite histoire pour vous faire sourire, le traditionnel passage chez l’esthéticienne, le dernier.
Alors après l’Inde, j’avais quelques appréhensions et du monde au portillon, la tâche pouvait être acrobatique d’autant qu’à ma première demande à la réception de l’auberge de jeunesse, on me présenta d’abord le rasoir d’une femme de chambre puis du gros scotch (non merci, ça ira !). J’ai compris que ça allait être compliqué ! Puis finalement, une fois le mot trouvé puis écrit en chinois, on m’envoya dans un institut de qualité, pendant que Nicoco profitait d’un massage chinois, je souffrais le martyre et maudissait cette indienne à cause de qui, j’avais le sentiment d’être littéralement emplâtrée de cire et complètement anesthésiée. Mais cette chinoise fit du travail de qualité, et très professionnellement à la fin de la prestation, tel chez le coiffeur me présenta les résultats, ça aurait pu faire « comment trouvez-vous votre pubis épilé mademoiselle ? hummm formidable !! ». Enfin tout est bien qui finit bien, après 7 mois de voyage, je crois avoir survécu, mais quelles aventures !! J’espère en tout cas que vous en avez au moins profité pour rigoler…