vendredi 22 avril 2011

Sydney & alentours

Bonjour la compagnie, je vous prie de nous excuser pour le retard mais les 1ers jours en Australie furent difficiles à cause du décalage horaire qui nous a laissé un peu d’équerre, à contre courant un peu de la vie (réveil en pleine nuit, besoin de sieste de quelques heures en plein après midi…). D’autre part, nous avons eu besoin d’un peu de temps pour nous mettre en route car n’ayant que peu d’éléments sur le pays, seulement 3 semaines à profiter et la vie étant chère, nous avons essayé de nous concocter un petit planning sympathique, économique sans un planning de malade mais avec une idée en tête : découvrir « l’Australian way of life » et tant pis si nous ne faisons pas les spots touristiques classiques. Au final nous avons opté pour :

·       - Découverte de Sydney et de ses alentours (Blue Mountains)
·       - 1 semaine de WOOFING (travail chez l’habitant en échange d’être nourri, logé, blanchi)
·       - 1 semaine de voyage en van autonome sur la cote Est

1ère arrêt : Sydney & ses alentours : arrivés au petit matin en avion, nous avons pu, d’entrée de jeu, prendre conscience de la beauté du cadre dans lequel la ville évoluait. En effet, Sydney se trouve au cœur d’une large baie constituée d’une multitude d’îles et presque îles. Le vert domine par de petits vallons verdoyants qui parsèment l’intégralité de la citée. On ne se sent vraiment pas dans une grande ville (et non capitale puisque c’est Canberra la gagnante), les quartiers d’affaire et leurs buildings sont concentrés dans le centre mais se mêlent parfaitement aux monuments historiques et aux parcs, nombreux et gigantesques. Par contre, le style colonial victorien et l’ambiance anglaise est palpable partout, l’on se croirait en Angleterre avec la douceur du climat et de la vie, en plus !

Nous avons pas mal baroudé au cœur de cette ville et c’est vraiment notre petit coup de cœur, elle est très agréable, calme et verdoyante (d’ailleurs nous avons pu visiter un parc dédié aux herbes médicinales, Nicoco s’est régalé et s’est même permis de voler quelques feuilles de mélisse, verveine et basilic). Nous avons d’ailleurs décidé d’acheter une maison (cf. la photo). Par contre, les gens n’arrêtent pas de courir, incroyable : matin, midi et soir, les joggers envahissent les rues et semblent avoir une forme olympienne, mais où sont donc les intellectuels allergiques au sport ? (nous menons notre enquête). Autre curiosité locale, mondialement connue, l’opéra de Sydney : nous avons eu la chance d’avoir des places pour assister à un ballet classique « Mme Butterfly », mais à quel prix… il a fallu en effet être sur place à 6h30 du matin (petit déjeuner au soleil sur l’esplanade de l’opéra, mémorable) et attendre que le guichet ouvre à 9h pour avoir des places debout à environ 20€, rajoutez à cela des tricheuses (françaises !!!) qui nous sont passées devant, et ça aurait pu être le crêpage de chignons. Mais au final, tout s’est bien passé, bon, nous sommes arrivés « just on time » après une course effrénée à travers la ville (et oui, il ne faut pas faillir à notre réputation quand même !), en basket alors que tous les spectateurs avaient sorti de merveilleuses toilettes, mais sans complexe nous avons assisté à un magnifique spectacle sur scène et dans la salle ! 

Nous avons craqué pour un petit pavillon à Sydney ! 






Au-delà de la ville, nous sommes partis quelques jours dans la région des « Blue Mountains », à 2h de Sydney, c’est un endroit assez prisé par la beauté de son cadre constitué de roches sédimentaires ayant formé de magnifiques canyons colorés peuplés par la dense forêt subtropicale (ce qui signifie aussi des bestioles, et Julie a fait la connaissance des sangsues sous l’œil amusé mais avisé de Nicoco !) et de magnifiques cascades. Le nom provient de la légère brume bleutée provenant de l’évaporation des forets d’eucalyptus. Nous avons eu un temps superbe en ce long we de Pâques, les paysages étaient magnifiques, nous avons même trouvé des champignons (cf. la photo) et l’accueil des gens, extraordinaires. De façon générale, depuis notre arrivée, nous avons été charmés par les australiens, en ville comme en zone périurbaine, les gens sont accueillants, souriants, sympathiques, venant à votre rencontre pour vous aider… 

The Three Sisters au lever du soleil


Wenthforh Falls



la brume bluée lui valant son appellation "Blue Mountains"

Le résultat de notre cueillette improvisée !!

 



Donc voilà notre premier passage sur Sydney, nous y retournerons en fin de séjour pour découvrir en particulier les alentours de la baie avec ses belles plages. Par contre, la vie est très chère en Australie alors nous faisons notre possible pour limiter au maximum les coûts (auberge de jeunesse la moins chère de la ville dans le quartier de Glebe à 40 € la nuit ; connexion internet gratuite dans les bibliothèques municipales, préparation des repas nous-mêmes donc on oublie les restos ; jeûnes réguliers, à mon grand dam parfois !!...)

Nous filons maintenant vers notre famille d’accueil, cap pour Taree, un village au Nord de Sydney (5h de train) sur la côte Est. A la prochaine !

samedi 16 avril 2011

Conclusion d'Argentine

BILAN ARGENTINE

I.        Quelques chiffres :
  • Près de 10 000 Km parcourus
  • 19 lits + 3 nuits en bus
  • 2 300 € dépensé / personne pour 1 mois (dont 50% transport)
  • Et des kgs de viande, sandwichs jambon/beurre, frites, sucre à foison et sûrement pas mal d’OGM aussi !
II.        Quelques éléments de contexte sur le pays : 

  • Superficie totale : 2 ,8 millions km² (densité : 14 hab/km²) – 8ème pays au rang mondial
  • population totale : 40,1 millions d’habitants 
  • Taux de chômage : 8.68 %
  • Population vivant sous le seuil de pauvreté: 23,3 %
  • Principaux clients : Brésil (17,3 %), Chili (9,4 %), États-Unis (8,7 %), Chine (7,5 %), Espagne (4,1 %)
Histoire : avant la conquête espagnole, un grand nombre de tribus indiennes peuplait l'Argentine. Le pays est colonisé entre le XVIe et le XVIIe siècles par les Espagnols. Des mouvements d'opposition contre la métropole espagnole apparaissent à l'aube du XIXe siècle et dès 1810 avec la Révolution de Mai (25 mai 1810) les Argentins deviennent indépendants de fait. L'indépendance est officiellement déclarée le 9 juillet 1816

Démographie : Avec 40,1 millions d’habitants dont 97% d’origine européenne, l’Argentine est le pays le plus « homogène » de l’Amérique latine sur le plan ethnique. Le pays s’est construit grâce à l’apport de la main d’œuvre européenne, essentiellement italienne et espagnole au détriment des populations indigènes et africaines, réduites en esclavage. De nos jours, les populations indigènes sont restreintes et regroupées principalement dans la région des lacs et le Nord Ouest andin (proche de la Bolivie). L'Argentine fait partie des pays dits du cône sud et parmi les pays d'Amérique latine, il est celui où la culture européenne est la plus affirmée. 

Économie : L'Argentine est l'un des pays les plus développés du continent latino-américain. Le pays est la quatrième puissance économique d'Amérique latine après le Brésil, le Mexique et le Venezuela. C’est un pays industrialisé souvent considéré comme émergent même si, le pays a été un des plus riches de la planète jusqu'au début du XXe siècle mais depuis souvent frappé par des crises économiques comme en 1989 ou en 2001. Souffrant d'inflation et d'ingérence financière, le pays a du faire appel aux organisations économiques internationales tel que le FMI. L'Argentine dispose de nombreuses richesses naturelles et d'une main-d'œuvre très qualifiée, d'une agriculture orientée vers l'exportation et d'un tissu industriel diversifié. Voilà pourquoi, l’Argentine importe peu et développe quasiment l’intégralité de ses produits de consommation courante tels le roquefort, le champagne ou la moutarde !
Jusque dans les années 1950, à son apogée économique, l'Argentine était l'un des pays les plus riches du monde. Son PIB par habitant le positionnait au douzième rang mondial, juste devant la France. Mais malgré ces atouts, l'Argentine a accumulé à la fin des années 1980 une lourde dette externe, l'inflation atteignait 100 % par mois et la production avait considérablement chuté. Cette instabilité politique et économique a plongé l'économie argentine dans l'enfer d'une crise sans précédents (2002). Cette crise a mené plus de 50 % de la population sous le seuil de pauvreté. Des manifestations ont alors été organisées, suivies de pillages de magasins. Depuis 2003, l’Argentine semble avoir repris le chemin de la forte croissance économique et de l'augmentation des salaires cependant en 2010, on note une inflation de 36% !

Gastronomie : tout au long de nos récits, nous avons fait allusion à quelques plats typiques, parmi les plus traditions culinaires :

·         Le « Maté » : Le maté est une infusion  traditionnelle issu de la culture des indiens Guaranis consommée en Argentine. La plante utilisée, la yerba maté, parfois appelé « thé du Paraguay », « des Jésuites » ou « du Brésil », est une espèce sud-américaine dont les feuilles, que l'on torréfie et pulvérise, fournissent, infusées dans l'eau chaude, une boisson stimulante, aux effets semblables à ceux du café ou du thé. Cette boisson, consommée chaude se boit dans une calebasse grâce à un tube métallique qui sert aussi de filtre, la bombilla. Pour le savourer les argentins s'organisent en cercle et selon un rituel très précis font circuler cette boisson traditionnelle qui symbolise par ses rites de consommation, la fraternité et l'hospitalité.
·         L' « asado » : En  Argentine le terme asado se réfère non seulement à une grillade en tant que telle mais aussi à l’acte social, à la réunion où l’on mange de la viande (blanche ou rouge) ou des choripanes (sandwiches avec une saucisse). L’asado est presque le « plat national » de l’Argentine.
·         Le « dulce de leche » : Le dulce de leche, (« la confiture de lait ») est une spécialité sucrée sans véritable origine puisqu'en effet il existe des recettes similaires dans toutes les parties du monde, mais est extrêmement apprécié en Argentine et converti à toutes les sauces dont le fameux gâteau local nommé « alfajores », un cake au chocolat garni de dulce de leche (très doux et sucré, comme toutes leurs pâtisseries, d’ailleurs !).

III.        Notre conclusion sur ce pays 

Nous avons été séduits par la beauté et la diversité des paysages argentines avec un petit coup de cœur pour la Patagonie et la Terre de feu. Par contre, nous sommes un peu déçus d’être resté sur les autoroutes touristiques et de ne pas avoir su nous immerger et découvrir le pays de l’intérieur comme la Bolivie. Se rajoute également à cela le « dépaysement » qui n’était pas aussi flagrant, car l’Argentine est un pays développé européanisé et touristique. D’autre part, nous avons eu un rythme intense du fait des distances et du nombre de « stops » que nous nous étions fixés, c’était peut-être une erreur et la raison de ce sentiment de « découverte en surface ». Nous essaierons de corriger le tir sur les autres pays à venir, être plus dans la rencontre et l’échange plutôt que dans la « consommation de sites touristiques connus ». 

Et sur ces 2 mois en Amérique Latine ….Nous nous sommes vraiment régalés et avons pris beaucoup de plaisir à parler espagnol et à découvrir ces contrées. Les gens furent d’une grande hospitalité et cette première expérience nous incite à revenir découvrir d’autres pays d’Amérique latine. Nous vous conseillons donc vivement cette destination avec nos 2 coups de cœur : la région des glaciers en Patagonie et la région de Los Lipez en Bolivie (pour plus d’informations, nous consulter !).

IV.        Notre tour du monde : point après le 2ème pays 

Paroles de Nicoco : Nous avons toujours à nous supporter malgré mes grandes manœuvres pour déstabiliser Julie : En effet avec mes différents oublis dont les très importants bouchons d’oreilles ; en la faisant patienter jusqu’à l’extrême limite avant de manger et ça c’est dur pour une Garlenq croyez moi ou encore d’autres choses. Donc l’essentiel c’est que nous arrivions malgré nos différences à avancer ensemble et en harmonie.

Pour ma part aussi surprenant que cela puisse paraître j’ai eu une montée d’émotion lors de la rédaction de petit mail pour mon papa pour son anniversaire.
Malgré le fait que j’ai pu penser pendant des années que je n’étais pas trop famille, Je me rends compte aujourd’hui que j’y suis bien plus attaché ce que j’ai pu laisser paraitre et que cela vaut pour d’autres personnes très proches.

Donc l’essentiel est composé de petites choses comme par exemple voir ma chérie sourire, savoir que mes proches vont bien, rencontrer autrui, savourer et partager le moment, rester ouvert aux autres même quand on n’est pas dans ses meilleures dispositions, et s’adapter aux chemins qui s’ouvrent à nous. Je ne sais pas si je dois reparler des besoins primaires dans l’essentiel mais il est vrai qu’une bonne nuit de sommeil, un fruit délicieux ou de bons petits légumes nous ont été bien plus précieux que tout autre chose et nous les avons appréciés à leur juste valeur.

Paroles de Julie : Ces 2 mois furent très denses, du coup, j’ai le sentiment que nous sommes partis depuis beaucoup plus, que la maison et le traintrain sont très loin. Je vous rassure, tout cela ne me manque pas pour le moment, cependant, nous avons rencontré un couple allemand qui rentrait après 6 mois de vadrouille, et bien, l’espace d’un instant j’aurais aimé être à leur place, pour rejoindre les miens, je crois que c’était l’unique raison. Je commence vraiment à réaliser ce que représente ce tour du monde de 7 mois / 7 pays, c’est vertigineux car formidable bien entendu mais aussi épuisant. Alors ne vous méprenez pas, aucun coup de mou pour la Jules, mais conscience de l’immense aventure que nous vivons, le chemin n’est qu’à son début et nous avons encore beaucoup de choses à découvrir, de personnes à rencontrer, de choses à apprendre et donc à s’enrichir.

Sinon la vie avec Nicoco va toujours aussi bien, nous avons perdu le peu d’intimité que nous avions préservé jusque là, nous continuons à vivre très facilement, telle une évidence les choses s’enchainent, malgré nos différences. Et le plus important, nous rions beaucoup, et cela n’a pas de prix, je prends beaucoup de plaisir à partager cette expérience avec mon amoureux, c’est une expérience qui fait mûrir notre couple et croyez moi, le fruit à l’air délicieux !

Par rapport à notre réflexion sur l’essentiel, je crois que l’essentiel, ce n’est pas de chercher le bonheur, mais vraiment d’apprécier le chemin qui y mène. Pour être heureux selon moi, il faut savoir s’adapter à la réalité pour la faire sienne et y trouver plaisir en faisant la part des choses entre besoin et désir. Notre voyage illustre tout ça, peu importe l’arrivée-le produit fini « faire un tour du monde en 7 mois », l’essentiel est le chemin qui nous met dans des situations originales auxquelles nous devons nous adapter et prendre plaisir. D’autre part, le voyage nous ramène également à nos besoins primaires : manger, boire et dormir ce qui nous permet de réapprendre à les apprécier (un bon lit, du nutella, un thé à la menthe, quels pieds !!).

vendredi 15 avril 2011

Région des glaciers

Après notre escapade en Terre de feu, nous arrivons le 4 Avril sur le territoire chilien, pays que nous ne cesserons de chevaucher durant les 10 derniers jours qu’il nous reste. L’objectif de cette fin de voyage est de découvrir la région de glaciers. L’accessibilité à cette zone est difficile, pour cela, nous perdons près de quatre jours, emprunterons six bus différents, néanmoins la route reste magnifique, à travers les paysages désertiques de la Patagonie. 






1ère escale forcée dans la ville chilienne de Puerto Natales. Rien d’extraordinaire à noter, cependant une petite anecdote à vous raconter en terme de logement où nous avons vécu le pire comme le meilleur. D’abord le pire puisque nous y sommes arrivés après 3 jours de bateau assez éreintants sans possibilité de se laver. Et la petite Julie avait besoin de récupérer, de se « dérusquer » mais nous avons atterri malencontreusement dans la pire chambre d’hôtes de tout le voyage en tout cas jusqu’à maintenant : une saleté indescriptible et un bordel, rien que d’y penser j’en suis dégoutée même à posteriori. Pour ma part, je suis restée enfermé dans la chambre car impossible de rejoindre les lieux communs, j’évitais de toucher quoique ce soit, préférant ne pas chercher les détails mais bahhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!! Même Nicolas trouvait la cuisine extrême, des bêtes qui grouillaient dans la salle de bains, enfin la totale. Un moment difficile pour moi, heureusement que le Nicoco était là pour m’en faire rire. A l’occasion, nous avons créée une expression de référence, quand on dit « tu te la joues à la Mélinda », c’est un critère de saleté extrême, Mélinda étant la « tenancière » de cette immondice. Mais comment font ces gens qui ne se respectent pas et puis imaginez le respect qu’ils doivent avoir pour leurs hôtes….

Quant au meilleur, et bien, au retour (nous devions faire le trajet en sens inverse pour rejoindre l’aéroport de Punta Arenas), nous avons pris une nuit dans un hôtel de luxe, au diable le budget, je prends sur moi, mais après 2 mois précaires, en vadrouille, une petite folie de princesse !!! Et puis c’était ma fête… Alors ça va bluffer les copines (qui pensait Julie tellement adaptable à tout), pas surprendre la famille qui connait le côté « princesse des Monnin » et concernant ma belle famille et beaux amis, ne vous inquiétez pas je ne mettrai pas Nico sur la paille, j’assume !! Avec spa sur le toit et vue sur un des fjords de l’océan pacifique, nous avons profité du silence, de la chaleur, du confort et d’une petite soirée au coin du feu, magique. Mais comme dirait mon papa, « les bonnes choses rares ne sont que plus appréciables ». 




2ème escale, la ville d’El Calafate afin de découvrir un glacier tant renommé « le Perito Moreno ». En quelques chiffres : 30km de long sur 5 km de large, un glacier qui avance d’environ 2m par jour et qui est l’un des rares au monde à ne pas décliner, c’est le 3ème plus important en Argentine, en terme de superficie, il est plus important que la ville de Buenos Aires, c’est dire ! Nous nous sommes payés une excursion d’une journée, nommée « Big Ice » afin de faire un trekking de 6h sur le glacier. C’était tout simplement exceptionnel, un paysage lunaire inoubliable, éblouissant et incroyable. La nature fait des choses magnifiques, mais quelle force ! Enfin pour se restaurer après tous ces efforts et émotions, vous ne devinerez jamais ce que nous avons mangé ?!!!! Une CREPE au NUTELLA !!! Sauf que bien entendu, c’était sans connaitre les Argentins qui ont du mettre environ 200g de Nutella par crêpes !
Donc une ville bien agréable où, autre bonne nouvelle, nous avons enfin pu récupérer la doudoune oubliée de Nicoco (grâce à la gentillesse du monsieur de l’auberge à Buenos Aires qui l’a fait parvenir par une agence de fret). Cependant, vous allez rire car le lendemain même de cette retrouvaille, Nicoco sévissait encore, toujours le matin, à la même heure, dans les mêmes conditions (la tête légèrement dans le « sac ») avec le même rituel, toujours des objets de valeur assez indispensables au voyage, et bien cette fois-ci, ce fut le kit de voyage composé de nos masques de nuit et surtout des bouchons pour oreille sur mesure qui nous avaient permis jusque là de passer des nuits correctes en toutes circonstances. Alors pour vous donnez une idée de la scène, Julie enrage, Nicoco se bouffe de l’intérieur, on se refait la scène, on retourne nos valises, mais non, rien à faire, malgré nos vérifications d’avant départ, la pochette est restée sur place !!! Alors aux mêmes maux, même mesure, un petit mail à l’hôtel demandant gentiment s’ils avaient trouvé « LA pochette bleue » (la réponse fut oui), et maintenant nous allons proposer un transfert vers l’Australie cette fois, nous aimons le challenge ! Alors j’envisage de lancer un sondage, quel sera le prochain oubli de Nicoco, je vous rappelle le contexte , le matin au levé du lit, la tête dans le brouillard, à vos crayons, la réponse malheureusement prochainement ;-) 










3ème étape : Pour revenir à notre petit récit, nous avons ensuite élu domicile dans un petit village de 600 habitants nommé « El Chalten », au pied de la région des glaciers. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, cette ville a été fondée en 1985 afin d’acter définitivement la nationalité du territoire, apparemment argentins et chiliens se le disputaient (les enjeux touristiques sont conséquents). C’est le pays des randonneurs car aux pieds de massifs déchiquetés enneigés (dont les plus connus sont le Fitz Roy et le Cerro Torre), d’immenses glaciers et de lacs d’altitude se trouvent bon nombre de randonnées assez accessibles et époustouflantes (même si le souffle nous manquait parfois, étant donné le dénivelé). Nous avons passé 4 jours formidables, déjà par le temps qui a été radieux et sans trop de vent ce qui est exceptionnel et ensuite par les couleurs en cette saison automnale aux tonalités de rouge, orangers et jaune. Nous avions loué une petite maison au pied des départs de rando, appelée localement « cabaña » ce qui nous permis de récupérer un peu, d’avoir un petit cocon, un pied à terre et de poser un peu les valises. Chaque matin, nous étions réveillés au son du coq (petit message à mon gd père Monnin, j’ai bien pensé à Joli Cantel), que Nicolas avait surnommé le « coq sportif », car il réveille les touristes afin qu’ils partent randonner. Et non, Nicoco n’a pas perdu son humour, je le partage avec vous, où cas où ça vous manquait ;-) Nicoco partait à la boulangerie pour nous ramener les croissants, le grand luxe ! Donc cette parenthèse fut vraiment agréable et salvatrice mais je vous rassure, nous n’avons pas bullé puisque nous avons fait chaque jour au moins 6h de randonnée avec une dédicace spéciale pour une randonnée que nous avons faite 2 fois (car le panorama était splendide), avec au programme à chaque fois, 1 000m de dénivelé, 8h de marche et 26km. Alors petit message pour les parents Garlenq : « on est affutés et on vous attend en Indonésie ! ». 












 
Durant ces randonnées, nous avons le temps de respirer le bon air, d’en prendre plein les yeux mais aussi de nous vider un peu l’esprit et de nous recentrer sur nous. Il nous arrive souvent de discuter ensemble du retour en France, en Septembre, il reste encore beaucoup d’interrogations sur le travail, la vie à venir mais tout ça, sans angoisse avec un leitmotiv partagé de « faire confiance à la vie ». Nous avons conscience d’avoir un cadre de vie exceptionnel à Marseille proche de nos familles et amis, même si parfois des idées d’expatriation planent, mais rien de concret.

La région des glaciers était donc notre dernière étape en Argentine, tout au long de cette cordillère des Andes. D’ailleurs, je crois que c’est l’instant culturel pour mieux connaitre ce massif : la cordillère des Andes est la plus grande chaîne de montagnes du globe mais aussi la plus haute en dehors de l'Asie, longue de 7 000 km, elle mesure entre 200 km et 700 km de large pour une altitude moyenne de 4 000 m. Les Andes sont le résultat d'un processus de tectonique des plaques causée par la subduction de la croûte océanique sous la plaque sud-américaine (rappelez-vous de vos cours de géologie au collège, si si, on l’avait appris !). Sinon pour la petite histoire, l'origine du mot « Andes » vient du quéchua « anti » qui désigne les habitants d'une zone montagneuse, mais couverte de végétation tropicale, située au nord-est de Cuzco (Pérou). Quant au terme « cordillère », il vient de l'espagnol « cordillera », signifiant « corde ». Cette chaîne de montagnes s'étend du Venezuela au Chili en passant par la Colombie, l'Équateur, le Pérou, la Bolivie et l'Argentine. Elle divise le continent sud-américain en deux bassins-versants très inégaux. Le versant occidental débouche directement sur le Pacifique alors que le versant oriental donne naissance à des cours d'eau dont les confluences successives aboutissent à de grands fleuves comme le Rio de la Plata en Argentine. 


D’ailleurs, en quittant l’Argentine, nous avons pu admirer de superbes paysages, depuis le bus via ces immenses plaines patagoniennes saupoudrées de neige la saison hivernale arrivant, mais aussi depuis le ciel, lors de notre vol où nous avons pu prendre conscience de l’immensité des glaciers et de la beauté de cette région. Un seul conseil, si vous êtes amoureux de la nature et que vous venez en Argentine ne ratez pas la Patagonie!

Et voilà que l’Argentine se termine, nous prenons petit à petit de la distance sur ce pays, comme pour faire peau neuve, pour tourner la page et s’ouvrir complètement vers notre nouvelle destination, l’Australie. C’est une période transitoire particulière car on quitte un pays connu pour changer à nouveau tous nos repères, tout est à construire, créer, mettre en musique, l’inconnu total.

A la prochaine !



lundi 4 avril 2011

Aux confins du monde...

Durant la traversée en bus de la Patagonie (rappelez-vous, les fameuses 37h…), nous avons pu prendre toute la mesure de la dénomination de « bout du monde » pour Ushuaia. En effet, nous avons voyagé pendant des heures dans des plaines désertiques, donnant ainsi l’impression de confins du monde, d’isolement total et déjà d’hostilité.
Plaines désertiques de la Patagonie 1


Plaines désertiques de la Patagonie 2 





Mais, arrivés à Ushuaia, soudainement le relief reprend sa place, pour laisser apparaître un massif montagneux, dense et enneigé, les derniers contreforts de la cordillère des Andes. Quant à la végétation, elle est constituée de denses forets indigènes de coihues, canelos et lengas (espèces de hêtres) sculptés par le vent, avec en cette saison des couleurs rougeoyantes superbes. Ushuaia est une ville colorée et animée, de 60 000 habitants, lové dans un cadre fabuleux entre le canal de Beagle et les sommets enneigés. Elle a le statut de « ville du bout du monde », puisque c’est la ville de plus de 20 000 habitants la plus australe au monde, avant l’Antarctique. C’est à partir de là, que l’on pénètre dans la magie de ce territoire, à la beauté sauvage et mystérieuse où la nature règne en maitre sur un archipel balayé par les vents. 

Au-delà du cadre naturel, ce territoire fascine par son histoire : la dénomination « Terre de feu », vient de la fin du 19èmeème siècle (l’île compte 3 200 résidants et 600 000 moutons !).  siècle, lorsque les colons sont arrivés, ils ont été surpris par la multitude de feux, allumés sur l’eau. C’était en réalité les cultures nomades locales, principalement les Yamanas qui faisaient du feu dans leurs bateaux afin de se réchauffer car il faut signaler qu’ils vivaient entièrement nus, enduisant leurs corps de graisse animale. La Terre de feu fut la dernière zone habitée du monde, les Yamanas sont arrivés sur place il y a seulement 10 000 ans car à l’origine, la région était un immense glacier qui s’est petit à petit retiré, laissant ainsi un puzzle d’îles au milieu de l’océan atlantique et pacifique et entre tous les cours d’eaux circulants. Ces populations se sont petit à petit éteintes victimes d’une part, d’épidémies apportées par les européens et amputées d’autre part, de leurs territoires par les chasseurs de phoques, colons et chercheurs d’or. Mais finalement, l’intérêt pour cette région par les colons, fut tardif : comme route commerciale après avoir découvert la route des indes et comme intérêt financier (or, traitement de la laine, élevage de phoques). Enfin, un dernier élément historique important à noter, la guerre des Malouines. C’est en effet depuis la Terre de feu que partaient les soldats argentins en 1982 pour lutter contre l’armée anglaise et récupérer ainsi une terre qu’ils revendiquaient depuis 150 ans. La défait argentine fut cuisante, la guerre dura un mois et détériora considérablement les relations anglo-argentines. Cette terre n’a pourtant rien d’extraordinaire, les anglais y avaient développé l’industrie de la laine depuis le milieu de 19

Le temps est terriblement changeant, allant même jusqu’à dire que l’on trouve les 4 saisons en une même journée. Pour notre part, nous cherchons encore l’été, mais pour le reste, nous confirmons le dicton. Le sport local est par conséquent d’attraper le rayon de soleil entre deux averses, pour ainsi profiter des paysages. Nous avons pu faire deux magnifiques randonnées au milieu de cette végétation dure, sculptée par le climat où le ciel ne s’ouvre que très rarement, tel un privilège pour celui qui veut bien être patient. Ce fut notre cas, profitant ainsi de panoramas montagneux et océaniques sublimes. Nous avons même pu ramasser quelques plantes sauvages (pissenlit et orties) pour agrémenter nos repas.


Arbre sculpté par les vents


Forêt de hêtres aux couleurs d'automne au dessus de la mer


Vue sur les monts enneigés
Forêts sculptées par les conditions climatiques




Ushuaia, quand la baie est découverte...


Ushuaia, le reste du temps....




Une famille nomade Yamana
Après quelques jours à terre, nous sommes partis pour 2 jours en mer, cap dans le canal Beagle tout près du cap Horn pour découvrir plus en profondeur cette terre hostile. Ces eaux ont fait leur réputation car elles présentent de nombreux dangers : tempêtes fortes et fréquentes avec une mer très grosse, courant circumpolaire antarctique et présence possible d’icebergs. De plus, la côte est très morcelée par la présence d’une multitude d’îles, ce qui valut à de nombreux bateaux d’échouer, constituant ainsi un vrai cimetière marin. Aujourd’hui, cette zone est bien moins empruntée car les bateaux passent par le canal de Panamá en Amérique centrale. 

L’hostilité de ce pays est encore plus palpable quand on se trouve en mer : l’eau et les vents sont glaciaux,  les courants contraires se déchainent, les dizaines d’îles s’imbriquent et s’entrecroisent tel un labyrinthe, le ciel est souvent très bas, les montagnes enneigées présentent ponctuellement d’immenses glaciers à l’allure terrifiante. C’est à ce moment là, que nous avons réellement pris conscience de la force des éléments naturels, ici en particulier l’eau et les vents. Alors un grand hommage aux courageux explorateurs d’hier et d’aujourd’hui, bravant ces conditions extrêmes. 

Nous avons eu pourtant dans l’ensemble un temps plutôt clément malgré un froid terrible qui nous obligeait à bouger en permanence lorsque nous étions sur le pont, nous poussant même à danser sur des airs de rock-n-roll! Mais un miracle est quand même apparu, Nicolas, qui normalement est malade dans les calanques en canoë, n’a, durant cette traversée, eu que très peu de signes de mal de mer, malgré de forts coups de mer, qui nous ont obligé à jeté l’encre près de 5h durant. Les mystères de la Terre de feu…. Durant ce périple, nous avons fait la rencontre insolite d’otaries, de phoques, de nombreux oiseaux tels des albatros, cormorans, goélands mais aussi de baleines, qui nous ont fait le plaisir de venir respirer à proximité du bateau. Enfin, durant la traversée, nous avons entamé un livre sur l’expédition de trois jeunes randonneurs sur une péninsule près du Cap Horn, alors petite pensée pour ma grand mère paternelle, « quelle richesse, d’agrémenter un voyage par une lecture complémentaire, qui finit de nous immerger dans les lieux que nous découvrons ». Et comble du hasard, à la fin du livre, l’auteur conclut sur le fait de dire que le voyage (pour lui 35 jours de marche intense dans ces paysages hostiles)  est fait pour faire voler en éclats, les habitudes, les automatismes, le carcan de la société afin de se recréer, retrouver sa vraie nature, son essentiel. Ah ah, ce mot me dit quelque chose, pas à vous ??


La carte de notre croisière en ferry
Vue sur la baie d'Ushuaia au loin, presque dégagée...


Panorama classique, patchwork d'îles sur fond de montagnes enneigées sous un ciel bas
un glacier rencontré sur la route...



Impression de bout du monde, non ?
Donc pour conclure, nous avons passé quelques jours très riches à essayer tant bien que mal d’apprivoiser ce climat pour mieux comprendre la fascination et le mystère qui planent autour de cette « Terre de feu », et je dois vous dire, que nous aussi, nous en sortirent, conquis et interpellés, il faut seulement du temps, du courage et de la patience, c’est une beauté qui se mérite et que nous recommandons à tous. Bon vent !!!